Palerme, 13 juin (LaPresse) – La brigade financière, coordonnée par le parquet de Palerme, a exécuté cette nuit dix mesures de précaution personnelles (trois assignations à résidence, interdictions, obligation de résidence ou de présentation à la police judiciaire) prononcées par le juge d'instruction de Palerme à l'encontre de 10 personnes, mises en examen à divers titres pour corruption, entrave à la liberté des enchères, atteinte à la liberté dans la procédure de sélection du contractant, émission et utilisation de factures pour des opérations inexistantes. Les enquêtes menées par le Nucleo di Polizia Economico-Finanziaria (unité de police économique et financière) ont permis de faire la lumière sur des affaires de malversations liées à l'organisation et à la gestion d'appels d'offres d'une valeur totale de plus de 130 millions d'euros lancés par certaines des principales structures sanitaires de la région. L'ensemble des éléments recueillis a notamment mis en évidence l'implication, dans les faits illicites reconstitués, de dirigeants publics, d'entrepreneurs, de professionnels et d'hommes d'affaires ; de concert, ils auraient agi de manière à orienter les procédures d'appel d'offres en faveur de certaines entreprises. De nombreuses initiatives et stratagèmes ont été mis en œuvre pour parvenir à ce résultat. Parmi celles-ci, la communication préalable aux représentants des entreprises à favoriser de documents confidentiels relatifs à des appels d'offres encore à lancer, l'« élaboration » de cahiers des charges ad hoc sur la base des indications reçues par ces mêmes interlocuteurs, jusqu'à l'annulation des appels d'offres lorsque ceux-ci ne convenaient pas aux entreprises concernées. En échange, les fonctionnaires publics auraient reçu et se seraient vu promettre des pots-de-vin d'un montant important lié à la valeur des marchés et, parfois, dissimulés sous des accords de consultation, ainsi que d'autres avantages, notamment sous la forme d'embauches de proches parents.

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