Milan, le 16 juin (LaPresse) – L’ADN retrouvé sous les ongles de Chiara Poggi pourrait avoir subi des « contaminations » dont « l’effet » sur les « profils » génétiques serait « imprévisible ». C’est ce qu’écrivent les experts en génétique médico-légale du parquet de Pavie, Carlo Previderè et Pierangela Grignani, dans un rapport versé au dossier de l’incident probatoire qui s’ouvrira mardi dans la nouvelle enquête sur Andrea Sempio, soupçonné dans le meurtre de la jeune femme de 26 ans tuée à Garlasco le 13 août 2007. Selon eux, il s’agit d’une des « précisions importantes » à apporter concernant les « échantillons identifiés » sur le cinquième doigt de la main droite, ainsi que sur le premier et le quatrième doigts de la main gauche de la victime — des traces que la défense d’Alberto Stasi attribue à Andrea Sempio, 37 ans, ami de Marco Poggi. En particulier, l’un des cinq haplotypes du chromosome Y — qui identifie une lignée paternelle — a été jugé « parfaitement superposable » à l’échantillon prélevé sur Sempio à partir d’une tasse de café, d’une cuillère et d’une bouteille d’eau récupérées par l’agence de détectives privés SKP. Previderè et Grignani ont fondé leur expertise sur 37 captures d’écran de « tracés électrophorétiques » (graphiques permettant d’identifier des fragments d’ADN), produits physiquement en 2014 à Gênes par le professeur Francesco De Stefano, expert auprès de la Cour d’assises d’appel de Milan lors du second procès qui a condamné Stasi à 16 ans de prison. Les experts du parquet (Napoleone, Civardi, De Stefano, Rizza) estiment que les traces identifiées lors du « second round » d’analyses de De Stefano (le premier et le troisième ayant donné des résultats divergents) peuvent être utilisées pour des « comparaisons », mais ils soulignent également que « l’absence de réplicabilité des profils » sur les ongles (en raison de la faible quantité de matière biologique) ouvre la voie à des « phénomènes d’amplification artefactuelle », à des anomalies ou à de « légères contaminations », peut-on lire dans les 61 pages du rapport.

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