Milan, 15 juillet (LaPresse) – Les profils d’ADN masculin relevés sur les deux "échantillons" de "gaze" utilisés pour prélever du matériel génétique dans la bouche de Chiara Poggi proviendraient "d’une contamination de la trace d’origine" et il est "hautement probable" qu’il s’agisse d’une contamination provenant "d’un cadavre ayant précédemment subi un examen autopsique".
C’est ce qu’a affirmé le généticien Marzio Capra, ancien commandant adjoint du RIS (unité scientifique de la police italienne) et expert de la famille Poggi, commentant les résultats du test répété lors de l’incident probatoire conduit lundi par la spécialiste désignée par la juge d’instruction de Pavie, Denise Albani.
"Un des échantillons de gaze a révélé un haplotype Y qui, bien que non identifiable en soi, est compatible à 99 % avec l’assistant du médecin légiste Dario Ballardini", qui avait réalisé l’autopsie de la jeune femme assassinée à Garlasco le 13 août 2007, explique Capra. Le second échantillon "a montré un haplotype Y partiellement compatible avec celui de l’assistant, et partiellement différent, pouvant donc provenir d’une autre lignée masculine."
"Dans les deux cas, la très faible quantité de matériel détectée (entre 2 et 4 picogrammes, soit moins qu’une cellule) indique qu’il s’agit d’une contamination de la trace d’origine, appartenant exclusivement à la victime Chiara Poggi", dont l’ADN a été retrouvé à une concentration bien plus élevée — environ 40 000 picogrammes.
Pour Capra, "la sous-trace masculine aurait probablement contaminé la trace principale de la victime", une contamination qui aurait pu se produire lors de l’inspection de la scène du crime, de l’autopsie, du transport ou de la manipulation et conservation du corps. "Ce sera au parquet de Pavie de rechercher la source initiale de la contamination", poursuit l’expert, excluant qu’elle puisse provenir du nouvel accusé Andrea Sempio, dont le profil n’est pas compatible avec les traces.
"Il est très probable", conclut le généticien, "que la contamination provienne d’un cadavre autopsié précédemment avec la participation du même assistant légiste, et des outils utilisés à cette occasion : pinces, ciseaux, scalpel, scie, fil de suture, pansements, coton et gazes."