La Corne de l’Afrique, particulièrement l’Ethiopie, la Somalie et le Kenya, frappée par une sécheresse inédite, fait face à un danger imminent de famine et d’insécurité alimentaire menaçant ainsi des millions d’âmes dans cette partie Est du Continent déjà touchée par les conflits et les effets du changement climatique causant un nombre élevé de déplacés.

Le mois d’octobre pourrait être le pire dans cette sous-région de l’Afrique de l’Est, selon des données du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui s’attend à ce que la sécheresse toucherait 36,1 millions d’âmes.

Quelque 24,1 millions personnes en Ethiopie, 7,8 millions en Somalie et 4,2 millions au Kenya seront affectées par cette grave sécheresse, a relevé l’OCHA.

«La sécheresse 2020-2022 a aujourd’hui dépassé les terribles sécheresses de 2010-2011 et 2016-2017 à la fois en termes de durée et de gravité, et elle continuera de s’aggraver dans les mois à venir avec des conséquences catastrophiques », a mis en garde l’OCHA.

L’agence onusienne a affirmé dans sa dernière mise à jour de la situation humanitaire relative à la sécheresse que 36,1 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique seront touchées par une grave sécheresse en octobre prochain, précisant que deux districts somaliens sont en danger imminent de famine et au moins 21 millions de personnes devraient connaître de hauts niveaux d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse en Ethiopie, au Kenya et en Somalie entre octobre et décembre.

La même mise en garde a été également lancée depuis Rome par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Jusqu’à 26 millions de personnes devraient atteindre “des niveaux d’insécurité alimentaire de crise ou pire (Phase 3 de l’IPC et plus) en Somalie, dans le sud et l’est de l’Éthiopie et dans le nord et l’est du Kenya”, signalent la FAO et le PAM dans leur rapport conjoint.

Ce danger imminent de famine né d’une sécheresse, la pire depuis 40 ans, dans ces trois pays est aggravé par une inflation galopante et une pénurie de céréale due à la crise russo-ukrainienne ce qui a suscité l’inquiétude des organisations humanitaires qui se sont préoccupées notamment de la situation des enfants, filles et femmes.

«Alors que la situation de la sécurité alimentaire se détériore en Ethiopie, nous sommes particulièrement préoccupés par l’impact que cela a sur les femmes et les filles », souligne le directeur général de CARE International pour la Corne de l’Afrique, Benoit Munsch.

« Même si CARE est intervenu tôt avec des distributions de nourriture pour certaines communautés touchées, ainsi que par le biais de l’agriculture, des transferts monétaires, de la santé et de la nutrition et des interventions WASH, les besoins non satisfaits restent stupéfiants », relève-t-il, appelant à plus de financement et de soutien sont nécessaires pour fournir une assistance vitale aux communautés durement touchées par la sécheresse.

Au Kenya, “près d’un million d’enfants de moins de cinq ans et 1 115,725 femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition aiguë. Ces derniers font partie des 4.2 millions de Kenyans qui sont confrontés à une grave sécheresse et à une insécurité alimentaire aiguë”, déplore de son côté CARE International Kenya.

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