L’ONU a condamné mardi les accusations «dangereuses» du gouvernement éthiopien à l’encontre des travailleurs humanitaires au Tigré, région en guerre où l’aide alimentaire peine à arriver en dépit des besoins pressants.

« Les accusations généralisées contre les travailleurs humanitaires dans l’Etat régional du Tigray dans le nord de l’Ethiopie sont injustes et contre-productives », a affirmé, mardi à Addis-Abeba, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths.

Le gouvernement éthiopien avait accusé il y a quelques semaines certaines ONG d’être du côté des forces rebelles, voire même de les armer. «Ces accusations contre les travailleurs humanitaires doivent cesser», a-t-il insisté.

Pour le responsable onusien, l’urgence est de répondre aux besoins de la population locale. «Les besoins du Tigray en aides humanitaires sont  immenses et urgents », a-t-il dit, notant que les autorités éthiopiennes sont « le premier acteur » dans l’acheminement des aides.

En dépit du cessez-le-feu unilatéral décrété fin juin par le gouvernement fédéral, l’accès de l’aide au Tigray demeure difficile, alors que 5,2 millions de personnes au Tigray dépendent de l’aide extérieure.

Le gouvernement fédéral accuse, de son côté, les rebelles du front de libération du peuple du Tigray (TPLF) de bloquer les convois à destination de cette région.

L’acheminement de l’aide a été affectée et 170 camions transportant de l’aide à destination du Tigray sont « bloqués par les terroristes du TPLF, qui mènent actuellement des attaques contre les États régionaux d’Amhara et d’Afar», ont affirmé les autorités éthiopiennes qui ont rejeté les « pressions des pays occidentaux » pour l’ouverture d’un nouveau couloir humanitaire à l’ouest du Tigray.

De leur côté, les humanitaires se plaignent qu’en dépit de la déclaration d’un cessez-le-feu, l’accès de l’aide au Tigré reste difficile, perturbé par l’insécurité et les blocages administratifs.

 

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