Lors d’une conférence de presse conjointe, tenue à Rabat, avec son homologue mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed, en visite officielle au Maroc, le ministre a ajouté que le Maroc a toujours traité la question de l’immigration et de la circulation des personnes avec responsabilité et équilibre entre la facilitation de la circulation des personnes ordinaires, la lutte contre l’immigration clandestine et le traitement strict avec les personnes en situation irrégulière.
Le responsable marocain a confirmé que le Maroc traitait de manière pragmatique et ferme les personnes en situation irrégulière, notant que Rabat a autorisé le retour de 400 personnes concernées par le rapatriement.
Pour lui, il s’agit d’un problème « franco-français », notant que le rapatriement d’immigrants vers le Maroc nécessite deux conditions, la première étant qu’il doit avoir un document prouvant qu’il est marocain, et la seconde est qu’il subisse un test PCR.
Le responsable marocain a ajouté que ce que la France n’a pas dit, c’est que les personnes expulsées refusent de passer le test PCR, car la France n’oblige pas ceux qui se trouvent sur son territoire à effectuer ce test, ce qui est l’inverse de ce qui est en place au Maroc.
Dans une mesure sans précédent, la France a décidé de durcir les conditions d’octroi des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, annoncé ce mardi matin le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal sur Europe1.
Derrière cette décision : le « refus » de ces pays de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, a-t-il précisé.
« C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », a-t-il justifié.
Paris reproche aux trois pays du Maghreb de « freiner l’efficacité des reconduites effectives » à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées. « Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces, aujourd’hui on met cette menace à exécution », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Interrogé sur la durée d’application de cette mesure, temporaire ou pérenne, Gabriel Attal a indiqué qu’elle avait été « décidée il y a quelques semaines » et « va être mise à exécution » pour « pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laisser-passer consulaires ». « On souhaiterait que la réaction soit davantage de coopération avec la France pour qu’on puisse faire appliquer nos règles migratoires », a insisté Gabriel Attal.
Techniquement, la France a décidé de diviser par deux le nombre de visas délivrés pour l’Algérie et le Maroc, et de 30% pour la Tunisie.