Selon le dernier rapport publié par l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avec l’ONG Walk Free Foundation, le nombre de victimes d’esclavage moderne a progressé de 10 millions l’an dernier, portant le nombre des personnes soumises au travail forcé à près de 27,6 millions et celui des personnes mariées contre leur gré à 22 millions.
Sur le total des 50 millions de personnes touchées, les femmes et les filles représentent 54% des cas d’esclavage moderne, soit plus des deux tiers des personnes forcées au mariage et près de quatre sur cinq des personnes en situation d’exploitation sexuelle commerciale, précise le rapport.
Près d’un travailleur forcé sur huit est un enfant et plus de la moitié sont victimes d’exploitation sexuelle commerciale, fait savoir l’ONU, soulignant que les travailleurs migrants sont trois fois plus susceptibles d’être soumis au travail forcé que les travailleurs adultes non migrants.
Les différentes crises qui ont ébranlé le monde, notamment la pandémie du Covid-19, les conflits armés et les changements climatiques, ont favorisé l’expansion de l’esclavage moderne, ajoute le rapport, notant qu’elles ont entraîné des perturbations en matière d’emploi et d’éducation, l’aggravation de l’extrême pauvreté, la multiplication des migrations forcées et dangereuses et la montée des cas de violence fondée sur le genre.
Le rapport propose un certain nombre d’actions pour lutter contre ce fléau, à savoir l’amélioration et l’application des lois et des inspections du travail, la fin du travail forcé imposé par l’Etat, l’élargissement de la protection sociale et le renforcement des protections juridiques, notamment en portant l’âge légal du mariage à 18 ans.