Le pape François a reconnu que le drame des pensionnats pour autochtones au Canada s’assimilait à un « génocide ».

« Je n’ai pas prononcé le mot (durant le voyage) parce que cela ne m’est pas venu à l’esprit, mais j’ai décrit le génocide. Et j’ai présenté mes excuses, demandé pardon pour ce processus qui est un génocide », a déclaré le pape lors d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant à Rome après un voyage de six jours lors duquel il a demandé « pardon » à de nombreuses reprises aux populations amérindiennes.

« Enlever les enfants, changer la culture, changer la mentalité, changer les traditions, changer une race, disons le comme ça, toute une culture », a ajouté le souverain pontife argentin en référence aux pensionnats pour enfants autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) mis en place au Canada entre la fin du XIXe siècle et les années 1990.

« Oui, génocide, c’est un mot technique. Je ne l’ai pas utilisé parce qu’il ne m’est pas venu en tête. Mais j’ai décrit ce qui, c’est vrai, est un génocide », a-t-il insisté.

Tout au long de sa visite, le pape a demandé « pardon » à plusieurs reprises pour le rôle joué par « de nombreux chrétiens » dans ce système mis en place par les gouvernements de l’époque mais majoritairement géré par l’Eglise catholique.

Quelque 150.000 enfants y ont été enrôlés de force. Nombre d’entre eux ont subi des abus physiques ou sexuels, et des milliers n’en sont jamais revenus, victimes de maladie, de malnutrition ou de négligence.

Interrogé sur la « doctrine de la découverte », les édits papaux du XVe siècle qui autorisaient les puissances européennes à coloniser les terres et les peuples non chrétiens, le pape a jugé « mauvaise » et « injuste » cette « doctrine de la colonisation ».

A Québec puis à Iqaluit, dans l’archipel arctique, des autochtones avaient déployé des pancartes et banderoles lors des rassemblements en présence du pape pour demander de « révoquer » cette doctrine.

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