Le surendettement qui plombe l’économie de nombreux pays africains est au cœur des discussions à l’occasion des assemblées annuelles 2021 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) dont le coup d’envoi a été donné mercredi en mode virtuel. Plusieurs participants ont insisté sur la nécessité de réformes internes, de restructuration de la dette et d’un soutien international efficient pour relancer les économies africaines et éviter le surendettement du continent, indique un communiqué publié ce jeudi. Une urgence face à la pire récession économique enregistrée par ce continent en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19.

Le président de la BAD, Dr Akinwumi A. Adesina considère que « les cicatrices profondes laissées par la pandémie de Covid-19 (en Afrique) prendront du temps à être remontées ». Du fait de la pandémie, le PIB du continent a diminué de 2,1% en 2020 et la pauvreté et les inégalités vont croissant. Au moins 30 millions d’Africains sont tombés dans l’extrême pauvreté en 2020 et 39 millions d’autres pourraient connaître la pauvreté en 2021.  Aussi, 17 pays africains sur 38, pour lesquels une analyse de la viabilité était disponible, étaient en situation de surendettement, douze pays faisaient face à un risque modéré de surendettement et six pays étaient déjà en situation de surendettement.

Au-delà du diagnostic, les participants ont émis une série de recommandations pour faire face à cette crise. L’une des solutions immédiates est de mettre en œuvre, le plus rapidement à la disposition des pays africains les 33 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) annoncés lors du Sommet sur les économies africaines de Paris ainsi que les 100 milliards de dollars des DTS que les pays industrialisés souhaitent mettre à la disposition des pays africains via la Banque africaine de développement. Cela viendrait renforcer l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 et le Cadre commun pour la résolution de la dette du Fonds monétaire international (FMI), portant sur un allégement de la dette des pays les plus vulnérables.

L’autre urgence est de mettre en place un mécanisme africain de stabilité afin d’aider les économies africaines à se protéger des chocs exogènes, comme l’a souligné le président de la Banque africaine de développement.

De son côté, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, estime que « cette crise est l’occasion de réformes transformatrices pour améliorer la fonction publique ». Expliquant que le FMI envisageait d’augmenter ses capacités de prêts à taux zéro, Kristalina Georgieva, a annoncé que « l’Afrique peut compter sur le FMI » pour mettre en œuvre ses efforts de redressement et de réformes transformatrices.

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