Telle est la principale conclusion du rapport « Développement du secteur privé au Maroc : défis et opportunités en temps de pandémie de Covid-19 » présenté ce jeudi à Rabat.
Le document, fruit d’un partenariat entre la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, établi un diagnostic du secteur privé, mais apporte aussi une série de recommandations pour booster le rôle des opérateurs économiques marocains dans la relance de l’économie, qui s’est fortement contractée en 2020.
S’exprimant à cette occasion, le responsable-pays du bureau de la Banque africaine de développement au Maroc, Achraf Tarsim, a indiqué que ce rapport « balise la réflexion quant au rôle du secteur privé marocain dans la dynamique de croissance, de résilience et donc de relance économique». Cela, dit-il, «pour contribuer à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement du Royaume et consacrer sa triple ambition de développement durable, de progrès social et d’émergence que nous soutenons avec des opérations d’envergure ».
Concrètement, le document insiste sur la nécessité « de soutenir le développement du secteur privé au Maroc, en facilitant l’accès au financement aux plus petites entreprises, notamment celles de l’économie rurale», pour reprendre les mots de la cheffe de la représentation de la Banque européenne d’investissement au Maroc, Anna Barone. L’appui aux PME n’est plus un choix, mais une nécessité surtout que ces entreprises, représentent près de 90% du secteur privé marocain, ont fortement été impactées par la crise Covid-19, qui a réduit leurs marges d’investissements.
Pour renforcer la résilience de l’économie marocaine et réussir la sortie de crise, le rapport recommande de poursuivre l’inclusion financière, d’impulser une nouvelle dynamique de développement des zones rurales et d’approfondir l’ancrage du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales (CVM).
Dans cette optique, il appelle à accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière en renforçant, notamment, le rôle clé des établissements financiers non bancaires comme les institutions de micro-finance et les sociétés de crédit-bail. L’objectif est d’ «enrichir l’offre d’instruments financiers pour permettre aux entreprises de petite taille de financer leur projet d’investissement».
Par ailleurs, le rapport souligne la nécessité d’améliorer l’intégration économique et l’ouverture commerciale des zones rurales, avec un effort particulier à entreprendre sur l’inclusion des femmes, des jeunes et des personnes peu qualifiées. Cela doit se réaliser parallèlement au développement des chaînes de valeur locales et au soutien renouvelé dont devrait bénéficier le secteur privé en milieu rural, insiste-t-on.
Enfin, l’analyse indique qu’il est tout aussi capital que l’économie marocaine diversifie ses produits pour approvisionner de nouveaux marchés à l’export. Les entreprises contributrices aux CVM bénéficieraient ainsi de meilleurs débouchés à l’international et d’un plus large accès à de nouvelles technologies étrangères et aux meilleures pratiques de gestion, assure les auteurs de ce rapport.