Le Maroc et la Chine signent la convention relative au Plan de mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route

L'année 2022 démarre sur les chapeaux de roues pour les relations maroco-chinoises. Les deux pays ont signé, ce mardi, la convention relative au Plan de mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Maroc et la Chine.

A travers cette convention, les deux parties entendent booster la coopération dans des domaines aussi divers que variés allant de l’industrie, au commerce en passant par l’éducation.
Ladite convention a été signée, en visioconférence, par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe.
 
S’exprimant à cette occasion, Bourita s’est réjoui de la signature de cette convention, qui permettra aux relations bilatérales de passer à la vitesse supérieur. “Aujourd’hui, le Plan de mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Maroc et la Chine nous permet de passer à un niveau supérieur d’engagement structuré, en mettant en place un cadre bien pensé, avec des principes clairs et des mécanismes solides”, a t-il dit.
Et de préciser que ce Plan “fournit un outil complet pour la gestion stratégique et le déploiement concret d’un partenariat de grande envergure, allant du dialogue politique à la coopération sectorielle transversale”, notamment dans une panoplie de domaines dont le commerce, l’industrie, l’agriculture, l’énergie, la finance, et l’éducation.

Dans le détail, la convention signée vise à favoriser l’accès aux financements chinois prévus par l’initiative “la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative –BRI) pour la réalisation de projets d’envergure au Maroc ou pour la facilitation des échanges commerciaux, l’établissement de joint-ventures dans différents domaines (parcs industriels, énergies, y compris énergies renouvelables).

En effet, le gouvernement chinois s’est engagé, en vertu de cette convention, à encourager les grandes sociétés chinoises à s’implanter et/ou à investir sur le territoire marocain (industrie automobile, aéronautique, high-tech et e-commerce, industrie agricole et textile…).

Par ailleurs, la convention porte également sur la coopération en matière de Recherche et Développement (technologie, énergie, agriculture, …), et la coopération technologique et technique, ainsi que la formation professionnelle.

Lancée en 2013 par le Président Xi Jinping, sous le nom de “One Belt, One Road”, l’initiative la Ceinture et la Route (BRI) est à la fois un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et les pays adhérents.

Elle a pour ambition de promouvoir de nouvelles opportunités de coopération entre la Chine et les 140 pays y ayant adhéré. Elle est fondée sur le dialogue, le partenariat, l’apprentissage et l’inspiration mutuels plutôt que sur la confrontation et l’alignement.

Depuis son lancement, le Maroc a été le premier pays en Afrique à adhérer à l’initiative “la Ceinture et la Route”.
Le ministre marocain s’est d’ailleurs arrêté sur les relations privilégiées entre Rabat et Pékin, qui se sont consolidées après la visite du Roi du Maroc en Chine, en mai 2016, avec la signature de la Déclaration conjointe sur l’établissement du partenariat stratégique.

“Ce document reste, à ce jour, l’un des très rares instruments juridiques signés personnellement par le Souverain, ce qui témoigne de sa grande importance pour le Maroc”, a souligné Bourita.
Signée le Président Xi Jinping, ladite Déclaration a “insufflé une nouvelle dynamique à l’amitié maroco-chinoise”, et a donné des résultats “tangibles” particulièrement sur le plan économique, selon le ministre marocain, qui cite notamment la croissance de 50 % des échanges commerciaux entre la Chine et le Maroc au cours des 5 dernières années (4 milliards de dollars en 2016 à 6 milliards de dollars en 2021).
Sur le volet des investissements, le responsable marocain a mis en avant la hausse substantielle des investissements chinois, avec plus de 80 projets en cours au Maroc, dont le méga-projet de la ville « Mohammed VI Tanger Tech »,  initié en avril 2019 à Pékin, en marge de la « Ceinture et Forum « route ».
Le secteur touristique n’est pas en reste. Selon Bourita, le nombre de touristes chinois a fortement augmenté, passant à 200 000 visiteurs en 2018, contre 10 000 seulement en 2015, et ce grâce à la décision royale d’exempter les citoyens chinois de l’obligation de visa.
Mais au-delà des relations bilatérales, le Maroc joue aussi un rôle crucial dans la consolidation du partenariat sino-africain.
“En s’associant au Maroc, la Chine s’engage avec un partenaire aussi désireux qu’elle de faire de la « Belt and Road Initiative », une réussite de coopération sud-sud”, conclut Bourita.
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