Les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devraient connaître une croissance de 5,2 % en 2022, le taux de croissance le plus rapide depuis 2016, grâce à la manne des prix dont bénéficient les pays exportateurs de pétrole de la région, selon le dernier bulletin d’information économique de la Banque mondiale pour la région MENA.

La Banque mondiale, estime toutefois qu’une incertitude accrue entoure cette prévision en raison de la guerre en Ukraine et de la menace continue que représentent les variants de la COVID-19.

Dans le détail, l’institution prévoit une reprise inégale, les moyennes régionales masquant de grandes différences. Les pays producteurs de pétrole bénéficieront de la hausse des prix du pétrole et des taux de vaccination alors que les pays fragiles sont à la traîne. Mais le resserrement de la politique monétaire mondiale, l’imprévisibilité de l’évolution de la pandémie, les perturbations continues de la chaîne d’approvisionnement et les hausses des prix des produits alimentaires augmentent les risques d’inflation pour l’ensemble de la région.

Malgré le taux de croissance annoncé à 5,2 %, le PIB par habitant, indicateur du niveau de vie des populations, dépassera à peine les taux d’avant la pandémie en raison de performances généralement médiocres en 2020 et 2021, indique le rapport. Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, le PIB par habitant, stimulé par la hausse des prix du pétrole, devrait augmenter de 4,5 % en 2022, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie avant 2023.

En revanche, en 2022, le PIB par habitant des pays exportateurs de pétrole à revenu intermédiaire devrait augmenter de 3,0 %, et de 2,4 % pour les pays importateurs de pétrole de la région, ce qui ne suffira pas à ramener les conditions de vie des populations à ce qu’elles étaient avant la pandémie. Dans l’ensemble, si ces prévisions se réalisent, 11 des 17 pays de la région MENA pourraient ne pas retrouver leur niveau d’avant la pandémie  avant la fin de 2022.

Pour ajouter à l’incertitude liée à la pandémie, seul un tiers des pays à revenu intermédiaire de la région MENA ont des taux de vaccination plus élevés que d’autres pays de niveau de revenu comparable. En date du 4 avril 2022, avec une moyenne de 75,7 %, les pays du Golfe — à l’exception d’Oman qui affiche un taux de vaccination de 57,8 % — font nettement mieux que les autres pays dans la même catégorie de revenu. Mais des pays comme l’Algérie et l’Iraq n’ont vacciné qu’environ 13 à 17 % de leur population.
Le Yémen et la Syrie, quant à eux, présentent des taux de vaccination à un chiffre, les laissant ainsi plus exposés aux conséquences économiques et sanitaires de la pandémie de Covid-19 dans un futur proche.

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