Le Président de la République de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a affirmé, lundi à Abidjan à l’occasion de l’Africa CEO Forum (ACF-2022), que la situation inflationniste, qui gagne du terrain partout dans le monde, impose aux gouvernements et aux entreprises de réévaluer leur dépendance aux réseaux internationaux et d’accélérer la relocalisation de leurs opérations.
Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture de cet événement, qui se tient jusqu’au 14 juin sous le thème “Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle: les nouvelles routes de la prospérité africaine”, M. Ouattara a souligné que la hausse des prix contraint le pouvoir d’achat des citoyens et impacte le financement des économies africaines.
“Nous sommes préoccupés par le ralentissement de la croissance mondiale causé par la poussée inflationniste”, a dit le Président Ivoirien, insistant sur le rôle moteur du secteur privé dans le développement de l’Afrique à travers la production et la transformation locale des produits de première nécessité.
Et de poursuivre qu’à l’inflation viennent s’ajouter les effets néfastes de la crise sanitaire induite par la pandémie du coronavirus qui a dévoilé la vulnérabilité de la mondialisation, provoquant des perturbations dans l’approvisionnement en biens essentiels et remettant en cause les préceptes du commerce mondial.
Depuis deux ans, le monde est entré dans une nouvelle ère de troubles politiques, économiques et sanitaires, ce qui a conduit l’Afrique subsaharienne à une récession en 2020, causée principalement par les effets de la pandémie, a rappelé M. Ouattara.
Le Président de la Côte d’Ivoire a également salué le rôle essentiel des partenaires internationaux de l’Afrique, citant les Nations-Unies, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, ainsi que le G20 qui ont dénoncé les inégalités de l’accès mondial aux vaccins et initiés différents plans de relance économique et sanitaire.
La situation de pandémie est accentuée par la crise en Ukraine et ses répercussions économiques et sociales, d’où la suspension ou la restriction des exportations de plusieurs pays pour garantir leur sécurité alimentaire et contrer la hausse des prix sur leurs marchés intérieurs, a relevé M. Ouattara.
Par ailleurs, le Président ivoirien a fait part de son ambition d’établir un partenariat d’intérêt mutuel entre les secteurs privé et public créateur d’emploi pour la jeunesse africaine et garant d’une croissance durable et verte des économies africaines.
M. Ouattara a, ainsi, mis en avant le nouveau Plan national de développement 2021-2025, lancé par la Côte d’Ivoire avec l’appui financier du secteur privé à hauteur des trois quarts de l’enveloppe globale de 100 milliards de dollars.
Et de conclure: “Nous souhaitons que ce forum constitue une plateforme d’échange privilégiée pour les décideurs des secteurs privé et public en vue de nouer de nouveaux partenariats pour profiter des opportunités offertes par la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine), marché de 1,2 milliards d’habitants qui atteindra le double à horizon 2050”.