L’Afrique a besoin de 424 milliards de dollars pour se remettre du choc économique provoqué par la crise sanitaire liée au Covid-19, c’est ce qu’a annoncé le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, dans un entretien accordé à Bloomberg.

«Les pays africains ont besoin de 424 milliards de dollars cette année pour gérer les ravages causés par la pandémie, qui a mis 30 millions d’Africains dans la pauvreté extrême», a-t-il déclaré.

Face à cette situation, le président de la BAD a avancé un certain nombre de pistes à même d’apporter une partie des ressources financières dont le continent à besoin pour assurer sa relance et d’éviter que les ressources reçues ne servent à rembourser des échéances de dettes.

Emboîtant le pas au président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), Adesina a milité pour la réallocation de plus de Droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) en faveur des pays africains.

«Les DTS du FMI ont beaucoup aidé, mais l’Afrique a encore besoin que 150 milliards de dollars lui soient réalloués», a souligné Adésina. L’Afrique prise globalement n’a bénéficié que de 33 miliards de dollars sur les 650 milliards de dollars de DTS alloués par le FMI, proportionnellement au poids spécifique de chaque membre de l’institution de Bretton Woods.

Selon le président de la BAD, seuls le Royaume-Uni et la France semblent avoir émis des signaux positifs à l’égard de l’Afrique concernant la réallocation des DTS.

Par ailleurs, cette crise sanitaire ayant déséquilibré davantage les finances publiques des pays africains, beaucoup d’entre eux ont été obligés de recourir à l’endettement pour faire face à leur besoin de financement. Partant, les pays africains présentent globalement des taux d’endettement de plus en plus Du coup, on doit s’attaquer à la question de le dette dans son intégralité, a exhorté le président de la BAD, soulignant qu’on ne peut pas «courir vers le haut d’une colline en portant un sac de sable sur votre dos», faisant allusion au poids de la dette sur les économies africaines et son impact néfaste sur le développement du continent.

Le président de la BAD avance notamment comme solution d’impliquer davantage le privé dans le financement des infrastructures en Afrique. «Une grande partie de la dette en Afrique est liée aux infrastructures, mais si nous parvenons à trouver un moyen durable de le faire, ce serait bien mieux”, a-t-il dit.

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