Prévu initialement pour le 19 décembre, le report de l’examen du dossier est venu chambouler les calculs du gouvernement.
Ce report aussi inattendu que soudain a suscité des craintes sur la viabilité et la soutenabilité des finances publiques, à un moment où l’exécutif met les dernières touches sur la nouvelle loi de Finances qui tablait sur ce prêt depuis le premier trimestre 2022.
Outre son impact prévu sur les finances publiques, la Tunisie espérait avec l’obtention de crédit, prétendre à de nouveaux financements tant cruciaux pour son économie et pour préserver ses équilibres budgétaires
Derrière ce bouleversement, plusieurs observateurs pointent du doigt une approche défaillante du gouvernement en matière de gestion du dossier du prêt FMI, déplorant le manque d’un véritable business plan et la clarté des réformes à entreprendre, le tout exacerbé par de vives tensions avec les principaux partenaires sociaux, notamment l’influente centrale syndicale, l’Union Générale des travailleurs tunisiens.
Ces deniers jours, la puissante centrale syndicale, l’UGTT, est montée au créneau pour exiger une communication plus claire sur les réformes et les engagements du gouvernement envers l’instance financière internationale.
Dans un récent communiqué, l’UGTT avait exprimé son étonnement et son indignation face à ce qu’elle a qualifié de “mensonges”, quant à une supposée participation de l’Union ou de ses experts dans l’élaboration du programme des réformes présenté par le Gouvernement au Fonds monétaire international.
La centrale syndicale a nié catégoriquement être au courant de la teneur de l’accord conclu entre le gouvernement tunisien et le Fonds.
Le 15 octobre 2022, le FMI avait annoncé que ses services et les autorités tunisiennes sont parvenus à un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars.
Une source officielle, citée par des médias, a affirmé qu’une nouvelle date sera convenue entre les autorités tunisiennes et le Fonds monétaire international concernant l’examen et l’approbation de la Facilité élargie de crédit pour la Tunisie, afin de donner aux autorités du pays davantage du temps pour finaliser les détails du programme de réforme qu’elles lui ont présenté.