La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a alerté sur les risques de la fragmentation géoéconomique, notamment pour les pays en développement.

“La fragmentation pourrait rendre encore plus difficile l’aide à de nombreuses économies émergentes et en développement vulnérables qui ont été durement touchées par de multiples chocs”, écrit Mme Georgieva dans un blog publiée lundi sur le site de l’institution financière internationale, en marge du sommet de Davos qui réunit en Suisse décideurs politiques et chefs d’entreprises (16-20 janvier).

Elle a indiqué qu’outre le ralentissement économique mondial, le changement climatique, la crise du coût de la vie et les niveaux d’endettement élevés, s’ajoutent les tensions géopolitiques exacerbées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui ont rendu “encore plus difficile” la résolution de problèmes mondiaux vitaux.

Pour la DG du FMI, une nouvelle guerre froide qui verrait le monde se fragmenter en blocs économiques rivaux, serait une “erreur de politique collective qui rendrait tout le monde plus pauvre et moins sûr”.

“Le seul coût à plus long terme de la fragmentation des échanges pourrait osciller de 0,2 % de la production mondiale dans un scénario de fragmentation limitée à près de 7 % dans un scénario sévère, soit à peu près l’équivalent de la production annuelle combinée de l’Allemagne et du Japon”, a-t-elle prévenu avant d’ajouter certains pays pourraient voir des pertes allant jusqu’à 12 % du PIB si le découplage technologique est pris en compte.

Pour la dirigeante du FMI, l’alternative face à la fragmentation est “une approche pragmatique” qui permet de se focaliser sur les domaines où la coopération est essentielle afin d’atteindre des objectifs communs, en l’occurrence le commerce, la dette et l’action climatique.

Pour ce faire, Mme Georgieva a souligné l’impératif de renforcer le système commercial international, d’aider les pays vulnérables à faire face à la dette et d’intensifier l’action climatique.

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