“Nous avons été très clairs : si les choses évoluent dans la même direction que ces dernières semaines, nous assouplirons notre politique monétaire restrictive en juin. S’il n’y a pas de surprise d’ici là, comme on dit en français, c’est un ‘fait acquis‘ “. C’est ce qu’a déclaré le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, lors d’une interview accordée au journal Le Monde, comme le rapporte la BCE. Mise en garde sur une éventuelle trajectoire de baisse des taux d’intérêt.
“Cela dépendra de l’évolution des données, de la situation géopolitique et de l’impact potentiel sur les prix du pétrole, par exemple. Nous devrons également surveiller l’évolution des salaires et de la productivité. Et nous devrons tenir compte de ce qui se passe aux États-Unis, où l’inflation est plus élevée. Le niveau d’incertitude fait qu’il est très difficile de se prononcer. J’ai déjà mentionné le mois de juin. Quant à ce qui se passera ensuite, je suis plutôt prudent”, a expliqué M. de Guindos. La bataille n’est pas terminée, mais nous avons remporté plusieurs victoires importantes sur la voie de la désinflation. Nous sommes passés d’une inflation globale de 10 % à 2,4 %. L’inflation sous-jacente diminue également et est désormais inférieure à 3 %. Tous les indicateurs vont dans la bonne direction. Nous n’y sommes pas encore, mais la fin est en vue. Nous prévoyons d’atteindre notre objectif de 2 % en 2025″, a encore déclaré le vice-président de la BCE.
“Au-delà des risques géopolitiques, la plus grande menace qui subsiste est l’inflation dans le secteur des services, tirée principalement par les salaires. Ici aussi, cependant, on observe un net ralentissement de la dynamique : les salaires augmentaient à un rythme de plus de 5 % il y a quelques trimestres, mais ont progressé à peine plus de 4 % au dernier trimestre de 2023″, a ajouté M. de Guindos.