Milan, 13 mai (LaPresse) – « Les États-Unis se confrontent enfin à la réalité : la politique des droits de douane n’avait aucun sens et coûtait terriblement cher. C’est aussi un retour à un multilatéralisme sain », déclare Jeffrey Sachs, économiste à l’Université Columbia et conseiller des trois derniers secrétaires généraux de l’ONU, dans une interview accordée à La Repubblica.
Le tournant de Genève, explique-t-il, « est entièrement dû à la compétence et à la rationalité de Scott Bessent. Le secrétaire au Trésor a, pas à pas, réussi à convaincre un dur à cuire comme Trump que l’Amérique n’a pas toutes les cartes en main, ne peut pas se comporter comme le maître incontesté du monde, et ne doit pas suivre des fanatiques comme Navarro ou Lutnick. »
« C’est un retrait historique, qui va bien au-delà de la question des droits de douane chinois : Trump est désormais appelé à faire preuve du même réalisme dans ses relations avec la Russie, l’Iran, le monde arabe et la Chine au sens large. Genève — un lieu symbolique — a marqué le premier pas vers une normalisation des relations multilatérales, voire vers une normalité tout court. »
Même si la question des droits de douane n’est pas entièrement close, « à partir d’aujourd’hui, les négociations se feront sur des bases plus rationnelles. On entrevoit une gestion technique des négociations, une sorte de gouvernance partagée — un résultat inespéré à la veille des discussions, alors qu’il semblait que l’arrogance de Trump allait l’emporter. »