Rome, 2 août (LaPresse) – « Tout le cadre de l’accord n’est pas clair. Nous vivons une situation d’incertitude qui, évidemment, suscite de l’inquiétude. Des marchandises sont en route — la traversée dure 17 jours — et nous ne savons toujours pas ce qui se passera lorsque les navires arriveront en Amérique », déclare Emanuele Orsini, président de Confindustria, dans une interview à La Stampa.

L’industrie, ajoute-t-il, vit une « situation d’urgence » et il faut « des solutions et des compensations » immédiatement.
« Nous ne pouvons pas gaspiller l’argent public. Une analyse approfondie est nécessaire, secteur par secteur, et l’Europe doit mettre en place un plan. Elle peut déléguer l’évaluation des dommages aux gouvernements nationaux, mais elle ne peut certainement pas rester immobile et faire comme si de rien n’était », insiste-t-il.

« Il faut agir sur quatre niveaux. Comme je le disais, nous sommes dans une phase d’urgence et des remèdes sérieux sont nécessaires pour les secteurs en difficulté. Une analyse et une intervention sérieuses s’imposent.

Deuxièmement, à l’échelle européenne, il est inévitable que nos produits deviennent moins compétitifs. On prévoit une dévaluation du dollar jusqu’à 20 %, et si cela se confirme, ce sera évidemment un problème.

Troisièmement : il faut s’attaquer à la bureaucratie européenne, un droit de douane intérieur auto-imposé qui représente 6 à 7 % du PIB.

Enfin, depuis le mois de mai, nous demandons un plan extraordinaire non seulement pour le réarmement, mais aussi pour l’industrie », souligne-t-il.

Jusqu’à présent, personne ne les a écoutés. « Je ne sais pas si c’est clair ou non, mais le véritable objectif ici est l’industrialisation des États-Unis au détriment de la désindustrialisation de l’Europe.

L’Union européenne n’a plus de temps : elle doit dire aux entreprises si l’Europe les veut ou si nous devons aller ailleurs.

Nous l’avons dit en assemblée : il faut un Next Generation pour l’industrie européenne, et il faut déroger au Pacte de stabilité car faire de l’entreprise, c’est aussi faire de la croissance sociale », conclut-il.

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