Le gouvernement marocain et la Banque mondiale sont parvenus à un accord sur un nouveau programme de développement de l’économie bleue.

Le financement total du programme sur cinq ans (2022-2026) s’élève à 438,90 millions de dollars, dont 350 millions de dollars  (79,74%) seront financés par un prêt du groupe de la Banque mondiale et 88,90 millions de dollars par le gouvernement.

Se référant à ces sources, le quotidien +Le Matin+ rapporte que ce prêt de 350 millions de dollars devra être approuvé au courant de cette semaine au profit du ministère de l’Économie et des finances. Ce programme s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie nationale pour l’économie bleue d’un coût global de 2 milliards de dollars (cumul des budgets sectoriels concernés) pour les cinq prochaines années, élaboré par le gouvernement conformément aux objectifs du nouveau modèle de développement (NMD).

Ce dernier comprend une recommandation pour que le pays exploite tout le potentiel de son économie bleue et développe les secteurs bleus existants et émergents tels que l’aquaculture, la culture des algues, les énergies marines renouvelables et le tourisme côtier.

Mécanisme censé stimuler l’économie bleue, le NMD appelle aussi au développement de «clusters côtiers» qui attirent les investissements, la richesse et les emplois, tout en assurant la durabilité.

Globalement, l’approche de l’économie bleue du Maroc est définie autour de l’ensemble des activités contribuant à la protection et à la valorisation des ressources marines et côtières ayant trois objectifs centraux. Il s’agit du développement économique et de la création d’emplois au niveau territorial, de la sécurité alimentaire du pays et de la protection et valorisation des ressources environnementales.

Selon le document du prêt soumis à l’approbation de la Banque mondiale et dont «Le Matin» détient copie, le Maroc s’est rendu compte que la fragmentation des politiques et la planification budgétaire, ainsi que la coopération intersectorielle limitée entre les secteurs bleus sapent le potentiel de cette économie.

Conscient de ce défi, les pouvoirs publics ont initié une planification intégrée par l’adoption de sa loi sur le littoral en 2015, de plans côtiers nationaux et régionaux, et de la stratégie nationale de développement durable.

Pour autant, les secteurs bleus ne disposent d’aucune stratégie coordonnée. Par conséquent, les approches sectorielles cloisonnées ont conduit à une utilisation inefficace des ressources et, dans certains cas, ont provoqué des conflits entre utilisateurs pour l’espace et les ressources. Le manque de coordination réduit également les possibilités d’investissement, ce qui compromet le potentiel de création d’emplois. En outre, les intérêts des parties les plus vulnérables, comme les pêcheurs artisanaux, sont souvent marginalisés.

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