Les États de l’UE se sont mis d’accord lundi sur un texte les contraignant à réduire leur consommation énergétique, en dépit d’inquiétudes de certains sur des objectifs jugés excessifs ou d’un assouplissement réclamé par Madrid au grand dam de Berlin.

Réunis au Luxembourg, les ministres européens de l’Énergie ont arrêté leur position commune, reprenant les objectifs maximaux de consommation d’énergie qu’avait proposés Bruxelles en juillet 2021. Des négociations devront désormais s’engager avec les eurodéputés.

Dans le cadre de son ambitieux plan climatique, la Commission européenne fixait une réduction de consommation d’énergie de l’UE d’au moins 9% d’ici 2030 par rapport à 2020. L’objectif correspond à une consommation finale (des ménages, entreprises, bâtiments…) maximale de 787 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par an, en baisse de 36% par rapport aux projections pour 2030 d’un «scénario de référence» établi en 2007. Chaque pays devra établir des contributions nationales «indicatives» selon ses spécificités (intensité énergétique, PIB…), que la Commission examinera et corrigera si l’objectif à l’échelle de l’UE n’est pas respecté. Le texte impose aussi la rénovation d’au moins 3% chaque année de la surface totale des bâtiments publics, et la transparence sur la consommation des centres de données, très énergivores.

Le compromis, approuvé avec «un large soutien», «offre des flexibilités nécessaires tout en maintenant l’ambition globale», a souligné la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE.

À la demande tardive de l’Espagne, le texte propose de rendre «indicatif», et non plus obligatoire, l’objectif de consommation primaire proposé par Bruxelles (qui inclut la consommation d’énergie pour la production et distribution d’électricité), soit 1.023 Mtep en 2030, en baisse de 39% par rapport au scénario de 2007. Cela pourrait encourager le développement de l’hydrogène, dont la production est très énergivore, mais aussi limiter les efforts nécessaires pour rendre plus efficaces centrales thermiques ou nucléaires.

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