Plus de 261.000 enfants en conflit avec la loi – ceux qui ont été présumés, accusés ou reconnus comme ayant commis une infraction – sont détenus dans le monde, selon une nouvelle analyse du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
Le document intitulé « Estimation du nombre d’enfants privés de liberté dans le cadre de l’administration de la justice », la première analyse de ce type depuis 2007, prévient que la tenue incomplète des dossiers et le manque de systèmes de données administratives dans de nombreux pays signifient que le nombre est probablement beaucoup plus élevé.
La directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore, considère que « tout enfant détenu est la preuve de l’échec des systèmes, mais cet échec est encore plus grand », insistant que les systèmes judiciaires censés protéger et soutenir les enfants ajoutent souvent à leur souffrance.
Ainsi, l’Unicef appelle à une réforme de la justice des mineurs pour mettre fin à la détention de tous les enfants.
Il s’agit notamment de développer l’aide juridique gratuite, la représentation et les services pour tous les enfants et de donner la priorité à la prévention et à l’intervention précoce dans les cas de délinquance infantile, ainsi qu’à l’orientation vers des alternatives appropriées. L’Unicef exhorte également les pays à mettre fin à la détention des enfants, notamment par des réformes juridiques visant à relever l’âge de la responsabilité pénale. Elle insiste également sur la nécessité de garantir la justice pour les enfants survivants de violences, d’abus ou d’exploitation sexuels, notamment en investissant dans des processus de justice adaptés aux enfants et aux femmes et de mettre en place des tribunaux spécialisés adaptés aux enfants, ainsi que des tribunaux virtuels et mobiles.