Plus de 5.000 enfants ont affronté depuis le début de l’année les dangers de la jungle du Darien, entre la Colombie et le Panama, sur leur route pour émigrer aux Etats-Unis, soit le double par rapport au premier semestre 2021, s’est alarmé vendredi l’Unicef.

«Nous sommes au milieu de la saison des pluies et nos équipes sur le terrain constatent une hausse massive du nombre d’enfants qui mettent leur vie en péril et traversent la jungle à pied, dans les pires conditions climatiques», s’inquiète Jean Gough, directrice de l’Unicef pour Amérique latine et les Caraïbes, basée à Panama.

Pour le seul mois de mai 2.000 enfants ont traversé la jungle du Darien, soit quatre fois plus que durant le même mois de 2021 et les centres d’hébergements sont «débordés», selon Gough.

L’Unicef a dénombré près de 170 enfants non accompagnés ou qui avaient été séparés de leur famille, dont certains n’avaient pas de papiers d’identité ou d’acte de naissance.

«De plus en plus de garçons et de filles» sont «obligés de quitter leurs foyers comme seule solution pour survivre», constate-t-elle dans un communiqué.

Dans le Darien, les enfants migrants sont exposés à la noyade, à la violence physique et sexuelle, à l’exploitation et aux maladies, relève l’Unicef.

Le «bouchon du Darien», une forêt dense de 575.000 hectares, qui s’étend sur 266 km à cheval sur la frontière entre le Panama et la Colombie, est devenu une zone de passage pour les clandestins qui tentent de gagner les Etats-Unis.

La traversée de cette jungle montagneuse –sans réseau routier, infestée de serpents, parsemée de ravins et où sévissent des gangs criminels– dure plusieurs jours.

En 2021, selon les services de migration panaméens, plus de 133.000 personnes, en majorité des Haïtiens et des Cubains, ont traversé le Darien. L’itinéraire est de plus en plus emprunté par les migrants vénézuéliens.

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