John Kerry a fait cette annonce à l’occasion d’un petit-déjeuner de travail organisé jeudi en marge de la 18-ème Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, qui se tient à Dakar.
Ce financement va aider à atteindre les objectifs de l’Engagement mondial sur le méthane, responsable de la quasi-moitié de l’augmentation nette de la température moyenne mondiale, depuis l’ère préindustrielle.
Tributaire des procédures d’approbation des États-Unis, ce don est octroyé au Fonds pour les changements climatiques en Afrique, un fonds multi-donateurs administré par la Banque africaine de développement qui est destiné à un large éventail d’activités œuvrant à la résilience climatique et à une croissance économique à faible émission de carbone, indique un communiqué de la BAD.
La Coalition pour le climat et l’air pur et l’Engagement mondial sur le méthane (Global Methane Hub) se sont eux aussi engagés à allouer de nouvelles ressources à la lutte contre les émissions de méthane dans les pays africains. L’Engagement mondial sur le méthane, qui finance des mesures d’atténuation des gaz méthane, contribuera à hauteur de 5 millions de dollars au cours des trois prochaines années, ajoute la même source.
La Coalition, un partenariat volontaire qui réunit gouvernements, organisations intergouvernementales, entreprises et instituts de recherche, fournira 1,2 million de dollars, selon le communiqué.
“Plus de 25 pays du continent ont adhéré à l’Engagement mondial sur le méthane”, a déclaré M. Kerry, “ce qui témoigne, dit-il, d’un franc soutien à la question importante du méthane, pour maintenir le seuil de 1,5 degré de réchauffement. ” .
Et d’ajouter : « Je suis très heureux que la Banque africaine de développement réagisse face au regain d’intérêt mondial pour les émissions de méthane et qu’elle compte mettre davantage l’accent sur la réduction du méthane dans les années à venir ».
Lancé lors de la COP26, l’Engagement mondial sur le méthane vise à réduire de 30 % au moins – par rapport aux niveaux de 2020 – les émissions de ce gaz à effet de serre, au cours des sept prochaines années.
Kevin Kariuki, vice-président de la BAD chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, cité par le communiqué, a annoncé que la Banque compte développer des activités dédiées au sein du Fonds pour les changements climatiques en Afrique qui œuvrent à réduire les émissions de méthane.
« Avec le soutien du gouvernement américain et d’autres donateurs et acteurs non étatiques, nous avons l’intention de développer des activités au sein de notre Fonds pour les changements climatiques en Afrique, afin de soutenir la réduction du méthane, en travaillant notamment avec les pays pour inclure le méthane dans leurs Contributions déterminées au niveau national et promouvoir des réserves de projets de réduction du méthane pour de futurs investissements », a-t-il souligné.
M. Kariuki a indiqué que la Banque publiera un rapport de référence sur le méthane, traitant notamment des émissions de méthane issues des déchets et du secteur énergétique en Afrique, à l’occasion de la prochaine Conférence mondiale de l’ONU sur le climat (COP27), prévue en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte. « Ce qui constituera une excellente base pour mettre davantage l’accent sur les émissions de méthane », a déclaré M. Kariuki.
D’après les Perspectives économiques en Afrique 2022, l’une des publications phares de la Banque africaine de développement, l’Afrique aura besoin de 1.600 milliards de dollars entre 2020 et 2030, pour remplir ses engagements en matière d’action climatique et de Contributions déterminées au niveau national.
La Banque africaine de développement s’est engagée à mobiliser 25 milliards de dollars pour financer la lutte contre le changement climatique, d’ici à 2025 et plus de 50 % de ces fonds seront alloués à des projets d’adaptation.