Le Roi Mohammed VI a appelé, lundi, à la mise en place d’une «véritable alliance africaine contre la désertification», dotée de ressources financières et technologiques adéquates et propres à une action efficace.

Dans un discours adressé au Sommet sur la sécheresse et la gestion durable des terres, qui a ouvert ses travaux lundi à Abidjan, et dont lecture a été donnée par le ministre de l’Agriculture, le Souverain marocain a salué l’Initiative d’Abidjan qui sanctionnera les travaux de ce Sommet, formant le souhait qu’elle soit « la plateforme d’une mobilisation soutenue et pratique, afin de traduire les engagements politiques en actions concrètes ».

« Nous sommes résolument décidés à mener le combat contre cet ennemi commun, par une action coordonnée et solidaire », a affirmé le Souverain relevant que cette rencontre de haut niveau fait partie des « initiatives régionales phares, adaptées aux réalités africaines, qui concourent à faire émerger la résilience africaine face à la sécheresse ».

Face à un climat qui change, des ressources hydriques qui se raréfient, des populations qui croissent, des villes qui s’étendent et des terres agricoles qui se réduisent et se dégradent, le Sommet d’Abidjan apporte une logique d’action qui est la bienvenue, parallèlement à l’échéance conventionnelle de la COP15 sur la désertification, a-t-il souligné.

Pour le Roi du Maroc, l’heure est à l’accélération de la mise en œuvre de programmes opérationnels de lutte contre la désertification, dans le cadre d’une coopération régionale concrète, pragmatique et renforcée.

Dans son discours, le Souverain s’est attardé sur la situation en Afrique, un continent particulièrement touché par la désertification, avec des millions d’hectares menacés en raison de l’avancée du désert, qui progresse dans certaines régions à un rythme de 5 km par an.

Un état des lieux préoccupant puisque, comme l’a affirmé le Roi, « la dégradation des terres est un multiplicateur de vulnérabilités ».

« Avec la sécurité environnementale, se trouvent en jeu la sécurité alimentaire, la sécurité humaine et la sécurité « tout court ». Une terre perdue à la vie est une terre gagnée à l’insécurité », a-t-il dit.

Comme illustration de ce lien de cause à effet, le Souverain a souligné que « les zones en prise avec une dégradation extrême des conditions environnementales, sont bien souvent aussi, celles où les conflits éclatent, où les populations sont déplacées et où les groupes terroristes et séparatistes cherchent à s’infiltrer ».

Autant de faits qui prouvent que « le combat contre la désertification et la dégradation des terres est véritablement une lutte existentielle, qui se pose à tous, et à l’Afrique, avec une acuité singulière », a souligné le Souverain, insistant que « le combat ne doit s’achopper ni à l’absence de capacités technologiques, ni au défaut de ressources économiques, ni – encore moins – à un manque de volonté politique ».

Pour réussir ce « combat de tous, et de tous les instants » contre la désertification, le Roi a fixé les défis à relever : réduire les vulnérabilités à la sécheresse ; construire des capacités de gestion durable des terres ; faire converger les efforts régionaux et internationaux ; permettre le déploiement de solutions spécifiques et maîtriser le stress hydrique.

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