Riga (Lettonie), 31 oct. (LaPresse) – Le Parlement letton a voté en faveur du retrait de la Convention d’Istanbul, un traité international visant à protéger les femmes victimes de violences. Le vote, intervenu à l’issue d’une session de débat de 13 heures, survient après que le traité, entré en vigueur en Lettonie en 2024, a été critiqué par des groupes et partis ultraconservateurs. Ces derniers accusent la convention de promouvoir « l’idéologie du genre », d’encourager l’expérimentation sexuelle et d’avoir des effets négatifs sur les enfants.

La Convention, qui vise à harmoniser le soutien aux femmes victimes de violences domestiques, a été contestée notamment par certaines forces politiques remettant en cause son approche. Après le vote, le président Edgars Rinkevics disposera de plusieurs options : renvoyer la loi au Parlement pour un nouvel examen ou convoquer un référendum populaire. Mercredi soir, environ 5 000 personnes ont manifesté contre le retrait devant le Parlement de Riga, tandis qu’une vingtaine seulement ont soutenu la décision.

La proposition de retrait a été avancée par des députés de l’opposition et par l’Union des Verts et des Agriculteurs, alliés de la coalition gouvernementale. Cela a mis en évidence les fractures au sein du gouvernement de centre droit dirigé par la Première ministre Evika Silina, qui avait promis en 2023 de ratifier le traité. Silina a critiqué les tentatives d’abandonner la Convention, accusant les partisans du retrait d’exploiter politiquement les expériences des victimes de violences.

La division au sein du gouvernement reflète les tensions politiques croissantes en Lettonie, alors que les élections législatives sont prévues pour l’automne 2026. La décision sur l’avenir du traité, qui a suscité un large débat public, pourrait avoir un impact important sur la stabilité de la coalition et sur les futures politiques en matière de droits des femmes.

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