Guerre en Ukraine : Les réseaux sociaux imposent aussi leur monopole de l’information

La couverture médiatique de la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est pas l’apanage des grandes chaines de télévisions qui déploient une armada de journalistes pour rapporter à chaud l’information des différents points de la guerre. Les réseaux sociaux s’imposent aussi comme source d’information quasi directe.

En effet, les posts partagés sur le web permettent de suivre en temps réel le vécu fait de peurs et de souffrances.

Depuis que la Russie a lancé son offensive militaire contre l’Ukraine, de jeunes étudiants partagent sur les réseaux sociaux des images et des vidéos illustrant leurs vécus, mais aussi, et surtout leurs émois. Tantôt rassurants et tantôt anxiogènes et choquants, ces jeunes parviennent à travers leurs discours à faire entendre leurs voix à la communauté internationale et à relater en détail les faits et les scènes de peurs et d’inquiétudes vécues.

On les voit d’ailleurs pleurer, lancer des appels de détresse, et solliciter du soutien pour les sauver des dédales de la guerre. Les messages qu’ils adressent au monde ne peuvent pas passer inaperçus et on ne peut, en tant que citoyens, qu’être solidaires avec eux.

Ceci dit que les réseaux sociaux ont foncièrement changé nos rapports et notre interaction avec l’information.

Citée par le quotidien marocain +Le Matin+, Leila Naim, docteur en psychologie de comportement et coach, estime que le partage en temps réel d’un fait sur les réseaux sociaux est un comportement qu’on observe de plus en plus dans notre société. « Pour les jeunes étudiants en Ukraine, cela reste d’une grande importance leur permettant de partager leurs émotions et leur vécu et, par conséquent, de se sentir rassuré et soutenu », explique-t-elle au quotidien.

Abondant dans le même sens, Imane Hadouche, master-coach et comportementaliste a souligné au journal, qu’en partageant leur vécu, les jeunes peuvent être informés des solutions qui s’ouvrent à eux, mais aussi être solidaires en temps de crise.

Autant dire que la guerre d’Ukraine illustre parfaitement le rôle que jouent les réseaux sociaux dans le partage de l’information. Toutefois, ce support d’information, devenu, de nos jours, incontournable, n’est pas à, l’abri de la désinformation et des fake-news.

Pour Leila Naim, le danger réside dans le fait que les fausses nouvelles et les informations erronées peuvent également circuler à temps réels. « L’information est non filtrée, ce qui implique que n’importe qui peut publier des vidéos ou des images pour avoir des clicks et des likes », relève-t-elle. Il est donc recommandé de faire attention à ce type d’informations qui manquent de véracité.

Pour sa part, Imane Hadouche estime que la plupart des vidéos partagées actuellement sont angoissantes et provoquent des sentiments de frustration, ce qui n’est pas sans risque sur le plan psychologique. Effectivement, de nombreuses études ont été réalisées traitant de l’impact des images négatives, trop émotionnelles, voire violentes, sur le cerveau. « Concrètement, l’individu qui s’expose fréquemment à un contenu négatif sans pour autant être capable d’agir et porter secours, risque de plonger dans un cercle où la négativité devient le maître mot », souligne-t-elle.

L’experte ne manque pas d’alerter sur le fait de s’exposer au contenu violent. «Un individu qui regarde des vidéos de violence finit par considérer ce type d’actes comme étant normal et risque lui-même de devenir violent», explique Imane Hadouche.

Fort est de constater que le fait de filmer un moment fort, voire dramatique, et le diffuser sur les réseaux sociaux est devenu un quasi-réflexe dans la société. Ce type de réflexe est désormais un phénomène fréquent qui pourrait conduire certains à perdre leur sens de l’humanisme.

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