Les membres européens et américain du Conseil de sécurité de l’ONU ont condamné jeudi soir une « instrumentalisation orchestrée d’être humains » par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne afin de « déstabiliser la frontière extérieure de l’Union européenne ».
L’Estonie, la France, l’Irlande, les États-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni ont, en effet, estimé dans une déclaration conjointe que l’objectif de la Biélorussie était aussi de « déstabiliser les pays voisins » et de « détourner l’attention de ses propres violations croissantes des droits humains ».
Ils ont également appelé à une « réaction internationale forte » en dépit de l’appel au dialogue lancé le président russe Vladimir Poutine.
« Cette tactique est inacceptable et appelle une réaction et une coopération internationales fortes afin de demander des comptes à la Biélorussie », ont souligné les signataires, sans toutefois évoquer de mesures concrètes.
Plus tôt dans la journée, lors d’un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, le second en deux jours, Vladimir Poutine avait estimé que le règlement de cette « grave crise migratoire » passait par le « rétablissement des contacts entre les pays de l’UE et la Biélorussie », selon un communiqué du Kremlin.
Rappelons qu’entre 3.000 et 4.000 migrants, originaires principalement du Proche-Orient, sont bloqués dans des conditions difficiles à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Les Européens accusent Minsk d’alimenter la crise en délivrant des visas et en affrétant des vols pour se venger de sanctions occidentales imposées au régime d’Alexandre Loukachenko l’an dernier après la brutale répression d’opposants.
De son côté, le président biélorusse Loukachenko a menacé jeudi de riposter à d’éventuelles sanctions en fermant les vannes d’un important gazoduc alimentant l’Europe, au moment où le continent fait déjà face à des pénuries.