Des centaines de migrants ont réussi jeudi à pénétrer dans le préside espagnol de Melilla, sur la côte nord du Maroc. Au total, environ 1.200 migrants ont «commencé, vers 07H25, à franchir la clôture (...) lançant des pierres et utilisant des crochets et des bâtons contre les forces de sécurité» espagnoles, «après avoir débordé les forces de sécurité marocaines», a indiqué la préfecture de Melilla.

Selon la préfète, Sabrina Moh Abdelkader, 380 sont parvenus à entrer.

Cette nouvelle arrivée intervient au lendemain d’une tentative de franchissement d’environ 2500 migrants africains, la plus massive jamais enregistrée dans cette enclave, selon les autorités. 491 y sont parvenus et étaient toujours jeudi dans l’enclave, dans un centre pour migrants.

En deux jours, plus de 800 migrants ont donc réussi à entrer dans cette enclave, contre 1092 en 2021.

«L’agressivité à laquelle nous avons assisté, hier comme aujourd’hui (…) n’avait pas été constatée en d’autres occasions», a dénoncé la préfète dont les services ont annoncé l’arrivée jeudi d’une centaine de policiers en renfort.

«C’est un fait très préoccupant. Cela fait des mois que ce type d’arrivée ne s’est pas produite, et quand il y avait des tentatives, elles étaient repoussées, en collaboration avec les autorités marocaines, sans arriver à ce niveau de gravité», s’est inquiété pour sa part le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

À Rabat, le porte-parole du gouvernement marocain a assuré pour sa part que son pays effectuait «un travail colossal pour surveiller ses frontières».

Selon les autorités, 27 membres des forces de l’ordre espagnoles ont été blessés mercredi et 23 jeudi tout comme 20 migrants mercredi et 32 jeudi.

Melilla et Sebta, à près de 400 kilomètres plus à l’ouest, constituent les seules frontières terrestres de l’UE sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l’Europe.

L’Espagne exerce sa souveraineté sur Ceuta depuis 1580 et sur Melilla depuis 1496. Le Maroc les considère comme partie intégrante de son territoire.

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