« La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d’une répression sans précédent des autorités marocaines avec la complicité de leurs homologues espagnoles », a dénoncé Omar Naji, membre de l’AMDH, lors d’une conférence de presse à Rabat.
Selon les autorités marocaines, 23 migrants en situation irrégulière ont péri, à la suite de bousculades et de chutes pendant la tentative d’entrée massive dans Melilla.
« Il s’agit d’un crime ignoble, résultat de politiques migratoires mortifères », a affirmé M. Naji, qui présentait un rapport de l’AMDH sur les causes du drame, en soulignant que le bilan de l’association « repose sur des sources dignes de confiance ».
« La décision d’attaquer violemment les demandeurs d’asile une fois arrivés à la barrière (séparant les territoires marocain et espagnol, ndlr) est sans doute la cause principale derrière le bilan très lourd », est-il écrit dans le rapport rédigé par la section locale de l’AMDH à Nador.
L’ONG a fustigé « l’usage massif de gaz lacrymogène » au moment où les migrants, en majorité des Soudanais, tentaient de pénétrer dans un poste-frontière exigu et fermé ou d’escalader une barrière métallique surmontée de barbelés.
Dans un rapport préliminaire, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), chargé d’enquêter sur le drame, a conclu à la mort par « asphyxie mécanique » des migrants, principalement au niveau de la zone tampon du poste-frontière, équipée de tourniquets manuels permettant le passage d’une seule personne à la fois.
Le CNDH a mis hors de cause les forces de l’ordre marocaines et pointé la responsabilité des autorités espagnoles qui ont maintenu fermé le poste-frontière.
Ce drame migratoire est le plus meurtrier jamais survenu lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer dans Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Sebta, qui constituent les seules frontières terrestres de l’UE avec le continent africain.