“L’action de la Garde civile, avec l’appui de la police nationale, a bloqué l’entrée sur le territoire espagnol de la majorité des personnes et a permis de contenir l’attitude violente des assaillants grâce à l’emploi — et je dois le dire clairement — opportun et proportionné du matériel à leur disposition”, a déclaré Fernando Grande-Marlaska devant la Chambre des députés.
Appelé à donner des explications sur ce drame depuis des mois par plusieurs groupes parlementaires, le ministre s’exprimait pour la première fois devant les députés sur ce sujet.
L’Etat a dû apporter une “réponse ferme” face à la “violence injustifiable” de “1.700” migrants ayant tenté d’entrer par la force dans ce petit territoire espagnol enclavé sur la côte méditerranéenne du Maroc, a-t-il ajouté.
L’association marocaine des droits humains (AMDH), principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc, avait fustigé en juillet “l’usage massif de gaz lacrymogène” par les policiers marocains et espagnols, au moment où les migrants, en majorité des Soudanais, tentaient de pénétrer dans un poste-frontière exigu et fermé ou d’escalader une clôture métallique surmontée de barbelés.
Des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux avaient, par ailleurs, montré des migrants gisant sur le sol qui étaient frappés par des agents marocains.
Ce drame de Melilla a déclenché l’indignation internationale, l’ONU comme l’Union africaine (UA) dénonçant “un usage excessif de la force”.
Selon les autorités marocaines, 23 migrants sont morts à la suite de bousculades et de chutes pendant cette tentative d’entrée massive. Pour sa part, l’AMDH évoque un bilan de 27 morts.
Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants d’entrer à Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.
Trois eurodéputés de gauche radicale, qui souhaitaient entrer au Maroc depuis Melilla pour rencontrer des ONG et “faire la lumière sur ce qui s’est passé” le 24 juin à Melilla, n’ont pu pénétrer sur le territoire marocain mardi, a indiqué mercredi sur Twitter l’un d’entre eux, l’Espagnol Miguel Urban Crespo. Une information qui n’a pu être confirmée côté marocain.