Le Président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki, a "condamné fermement les déclarations choquantes faites par les autorités Tunisiennes contre des compatriotes Africains, qui vont à l'encontre de la lettre et de l'esprit de l'organisatioon panafricaine et de ses principes fondateurs", indique un communiqué de l'UA.  

“Au nom du Président, la Vice-Présidente, Dr Monique Nsanzabaganwa, et la Commissaire de l’UA pour la Santé, les Affaires Humanitaires et le Développement Social, Amb. Minata Samate, ont reçu le Représentant Permanent de la Tunisie accrédité auprès de l’Union Africaine afin d’exprimer les vives préoccupations de l’Union Africaine quant à la forme et le fond de la déclaration ciblant des compatriotes Africains, nonobstant leur statut légal dans le pays”, fait savoir la même source.

Le Président rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’UA, qu’ils doivent “honorer les obligations qui leur incombent en vertu du Droit International et des instruments pertinents de l’Union Africaine, à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux”, souligne-t-on.

Le Président réitère l’engagement de la Commission à “soutenir” les autorités Tunisiennes en vue de la “résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière”, conclut le communiqué.

Lors d’un conseil de sécurité nationale convoqué sur le sujet, M. Saïed a évoqué des « hordes de migrants clandestins » dont la présence en Tunisie serait, selon lui, source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Insistant sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration, il l’a assimilée à « une volonté de faire de la Tunisie seulement un pays d’Afrique et non pas un membre du monde arabe et islamique ».

Il a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une “entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie”, afin de la transformer en un pays “africain seulement” et estomper son caractère “arabo-musulman”.

Il a appelé les autorités à agir “à tous les niveaux, diplomatiques sécuritaires et militaires” pour faire face à cette immigration et à “une application stricte de la loi sur le statut des étrangers en Tunisie et sur le franchissement illégal des frontières”. “Ceux qui sont à l’origine de ce phénomène font de la traite d’êtres humains tout en prétendant défendre les droits humains”, a-t-il encore dit, selon le communiqué de la présidence.

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