Bien que les politiques et la planification de l’adaptation au changement climatique augmentent, le financement et la mise en œuvre sont à la traîne, indique le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans un nouveau rapport publié jeudi.
Le rapport sur le déficit d’adaptation 2021 : The Gathering Storm appelle à une accélération des financements et des actions pour faire face aux impacts croissants du changement climatique.
« Alors que le monde cherche à intensifier ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – des efforts qui ne sont encore nulle part assez forts – il doit également améliorer considérablement son jeu pour s’adapter au changement climatique », a déclaré Inger Andersen, la Directrice exécutive du PNUE.
Le rapport du PNUE a été lancé lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP26 à Glasgow, en Écosse, où les dirigeants du monde entier se réunissent pour faire un effort collectif afin de limiter le réchauffement de la planète, conformément à l’accord de Paris.
Les pays sont actuellement en passe d’assister à une augmentation de 2,7 degrés d’ici la fin du siècle. Même si le réchauffement est limité à 1,5 ou 2 degrés, comme le prévoit l’accord de 2015, les risques climatiques demeurent.
Le PNUE a déclaré qu’une plus grande ambition en matière d’adaptation, notamment en ce qui concerne le financement et la mise en œuvre, est également essentielle pour éviter que les écarts existants ne se creusent.
Selon le rapport, le coût de l’adaptation devrait se situer dans la partie supérieure de la fourchette estimée entre 140 et 300 milliards de dollars par an d’ici à la fin de la décennie, et entre 280 et 500 milliards de dollars par an d’ici à 2050,
En outre, le PNUE estime que le coût dans les pays en développement est de cinq à dix fois supérieur aux flux de financement public actuels de l’adaptation. En 2019, ces nations ont reçu quelque 76,9 milliards de dollars de financement climatique pour la planification et la mise en œuvre de l’atténuation et de l’adaptation.
Le rapport a également révélé comment les pays manquent l’opportunité d’utiliser le redressement fiscal de la pandémie de la Covid-19 pour donner la priorité à une croissance économique « verte » qui soutient également l’adaptation aux impacts climatiques tels que les sécheresses, les feux de forêt et les inondations.
Or, une petite partie seulement des 1.670 milliards de dollars de fonds de relance dans le monde a été consacrée à l’adaptation, indique le document. En juin, moins d’un tiers des 66 pays étudiés avaient explicitement financé des mesures contre la Covid-19 pour faire face au changement climatique.