Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a exprimé mardi sa profonde préoccupation face à l’exploitation des enfants migrants et demandeurs d’asile aux frontières des pays de l’Union européenne.

« Je suis profondément préoccupée par la situation désastreuse à laquelle sont confrontés les enfants migrants et demandeurs d’asile en Europe et à ses frontières », a déclaré le Coordonnateur spécial pour la réponse aux réfugiés et aux migrants en Europe, Afshan Khan, dans un communiqué publié ce mardi.

Le responsable de l’agence onusienne a affirmé que les rapports faisant état d’enfants vivant dans des conditions épouvantables, repoussés ou détenus aux frontières orientales sont choquants et constituent une violation directe de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Les enfants et leurs familles ont le droit de demander l’asile et de voir leurs besoins de protection évalués sur une base individuelle.

Khan a rappelé que l’UNICEF reconnaît la souveraineté des États membres, le problème posé par la migration irrégulière et la nécessité de processus de gestion des frontières qui soient sûrs et ordonnés, tout en respectant les droits de l’homme et de l’enfant.

« Il est nécessaire de renouveler un engagement politique collectif pour la protection et la sauvegarde de tous les enfants en Europe – quel que soit leur statut migratoire. Les enfants migrants ne doivent pas être instrumentalisés à des fins politiques et leur droit de demander l’asile en toute sécurité doit être garanti », a-t-il expliqué.

« L’UNICEF est prêt à travailler avec les gouvernements de l’UE, de l’Europe de l’Est et des Balkans occidentaux, les organisations de l’ONU et la société civile pour fournir un soutien humanitaire urgent, une protection et un hébergement adapté à tous les enfants dans le besoin aux frontières internationales, et appelle à l’adoption urgente de mesures de réforme de l’immigration qui respectent les droits des enfants dans les pays d’origine, de transit et de destination », lit-on de même source.

A noter que la Lituanie, la Lettonie et la Pologne ont annoncé, récemment, une augmentation du nombre des migrants irréguliers détenus à la frontière avec la Biélorussie.

En octobre, le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Müller, a déclaré que les autorités biélorusses avaient forcé des réfugiés à entrer dans son pays, alors que le parlement polonais avait promulgué une loi autorisant l’expulsion et le rapatriement des migrants qui traversent la frontière biélorusso-polonaise sans permis, et les empêchant d’entrer en Pologne pendant une période pouvant aller jusqu’à 3 ans.

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