L’ONU Femmes a lancé, ce jeudi, sa campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Au Maroc, l’agence onusienne affirme que 8 femmes sur 10 ont subi au moins un acte de violence durant leur vie.
La campagne est lancée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année.
« La violence à l’égard des femmes et des filles reste la violation des droits humains la plus répandue et la plus pressante qui soit », a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale.
Le responsable onusien a également qualifié les actes de violences à l’égard des femmes de crimes odieux et d’urgence de santé publique qui a de lourdes conséquences pour des millions de femmes et de filles partout dans le monde.
Selon ONU Femmes, plus de 70% des femmes du monde entier ont été victimes de violence liée au sexe dans des situations de crise.
Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les préjugés sexistes ont alimenté les actes de violence envers les femmes et les filles, selon ONU femmes.
La cheffe d’ONU Femmes, Sima Bahous, a expliqué que ce type de violence « n’est souvent pas signalé, réduit au silence par la stigmatisation, la honte, la peur des auteurs et la crainte d’un système judiciaire qui ne fonctionne pas pour les femmes ».
En outre, la Covid-19 a déclenché une « pandémie de l’ombre » qui permet une violence invisible. Dima Bahous a signalé l’augmentation des signalements aux lignes d’assistance téléphonique pour la violence contre les femmes et les filles partout dans le monde.
Malgré cela, la cheffe d’ONU Femmes estime qu’il y a de l’espoir et que de nouvelles opportunités s’ouvrent.
L’été dernier, dans le cadre d’un engagement de 40 milliards de dollars en faveur des femmes et des filles du monde, le Forum pour l’égalité des générations a lancé la Coalition d’action contre la violence sexiste afin de susciter une action collective, de stimuler les investissements et d’obtenir des résultats concrets.
« Il y aura des engagements financiers et politiques concrets, ainsi que des initiatives à plus grande échelle dans des domaines critiques : services de soutien aux survivants, cadres juridiques et davantage de ressources pour les organisations de terrain », a assuré la Directrice exécutive d’ONU Femmes.
Sous réserve de la disponibilité de fonds suffisants, le plan quinquennal ambitieux de la Coalition vise à garantir que 550 millions de femmes et filles supplémentaires vivent dans des pays où les lois et les politiques interdisent toutes les formes de violence basée sur le genre.
Le plan entend soutenir 55 pays de plus dans la promulgation de lois interdisant les mariages d’enfant et d’augmenter de 500 millions de dollars les investissements dans les stratégies de prévention fondées sur des faits probant.