Les parlementaires européens ont adopté, jeudi, un rapport d’initiative législative sur la migration économique légale, en vue de relever le défi d’une population vieillissante et de la pénurie de compétences.
Par ce texte, approuvé par 497 voix pour, 160 contre et 38 abstentions, le Parlement européen (PE) demande à la Commission de « faire des propositions d’ici janvier pour faciliter la migration économique légale », soutenant la création d’un vivier de talents pour mettre en relation les demandeurs issus de pays tiers avec des employeurs basés dans l’UE, afin de réduire la pénurie de main d’œuvre dans les États membres.
Le PE plaide pour un dispositif d’admission « ambitieux » pour les travailleurs peu ou moyennement qualifiés issus de pays tiers, ainsi que pour un cadre pour la reconnaissance des compétences et des qualifications.
« La migration légale vers l’UE par des entrepreneurs devrait être facilitée via un dispositif européen d’admission pour l’entrée et la résidence des personnes souhaitant créer des entreprises et des start-ups, et pour les travailleurs très mobiles tels que les artistes et les professionnels de la culture », souligne le texte.
Les députés souhaitent que l’Exécutif européen crée un visa à entrées multiples d’une durée de cinq ans permettant des visites jusqu’à 90 jours par an.
Ils demandent une révision des règles en place pour les ressortissants de pays tiers résidents de longue durée, afin de leur permettre de s’installer dans un autre État membre dès le jour de délivrance de leur permis, dans des conditions similaires à celles qui s’appliquent déjà aux citoyens de l’UE.
D’après la proposition du PE, le nombre d’années requises pour acquérir un permis de séjour européen de longue durée devrait être réduit de cinq à trois.
Le rapport exige également de simplifier les procédures de demande, notamment pour les visas, dans la législation existante sur les permis uniques. Cela permettrait d’introduire des demandes d’asile à la fois à l’intérieur d’un État membre si le demandeur possède un permis de séjour valide et à partir d’un pays tiers.
En outre, les députés proposent de modifier les règles existantes sur les travailleurs saisonniers, afin de leur permettre d’être au chômage pendant une période allant jusqu’à trois mois afin de chercher un nouvel emploi sans que leur permis existant soit révoqué.
Comme le prévoit le règlement intérieur du PE, la Commission a jusqu’au 31 janvier 2022 pour présenter des propositions facilitant et promouvant l’entrée et la mobilité au sein de l’UE des travailleurs issus de pays tiers en situation régulière.