Dans leur rapport de 63 pages, les experts ont indiqué qu’il n’y avait aucune preuve de massacre des Ouïghours, mais que “les éléments d’un génocide intentionnel” tels que définis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU étaient pourtant “établis”.
“La République Populaire de Chine (RPC) a commis un génocide en imposant des mesures de prévention des naissances destinées à détruire une partie importante des Ouïghours du Xinjiang”, ont précisé les experts, estimant que le président chinois Xi Jinping et d’autres hauts cadres en “portent la responsabilité première”.
Selon eux, les ablations de l’utérus, les avortements et la pose de stérilets forcés chez les femmes ouïghoures par l’État chinois “se traduiront par un nombre de naissances nettement inférieur à ce qu’il aurait pu être dans les années à venir” et une “destruction partielle des Ouïghours”.
Les neuf experts ont aussi estimé la Chine responsable “au-delà de tout doute raisonnable” de “crimes contre l’humanité”, citant des “emprisonnements, actes de tortures, viols, violences sexuelles, stérilisations forcées et autres actes inhumains”.
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et de personnes venues d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. La Chine est accusée d’y stériliser de force les femmes et d’imposer le travail forcé.
Pékin conteste et affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils par des Ouïghours.
Le “Tribunal ouïghour” n’est affilié à aucun gouvernement et la Chine a refusé toute participation. Pékin a en revanche pris des sanctions contre l’organisation et son président Geoffrey Nice.