Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, a annoncé dimanche soir sa démission, disant avoir échoué dans son pari de parvenir à un consensus.

“J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie (…) au vu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (civile et militaire) de la transition (…). Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus (…), cela ne s’est pas produit”, a-t-il souligné dans son message adressé à la nation sur la télévision d’Etat.

Hamdok a souligné que « l’unité et le destin du pays sont confrontés à de nombreux défis », ajoutant qu’il laissera de la place à « d’autres fils du pays pour à compléter la marche vers le reste de la transition qui mènera à un Etat civil démocratique ».

Selon lui, le gouvernement de transition était confronté à des défis majeurs, dont les plus importants étaient « la distorsion de l’économie, l’isolement international étouffant, la corruption et des dettes dépassant les 60 milliards de dollars, la détérioration de la fonction publique, de l’éducation et de la santé, et l’érosion du tissu social qui est apparu dans la guerre du Darfour, du Sud Kordofan, du Nil Bleu et d’autres difficultés ».

Et d’ajouter que le consensus politique entre les composantes civiles et militaires n’a pas « survécu » avec le même degré d’engagement et d’harmonie avec lequel il a commencé, « et ce qui est plus dangereux, c’est que les répercussions de ces divisions ont atteint la société et ses différentes composantes, alors que le discours de haine et de trahison et le manque de reconnaissance de l’autre sont apparus, et l’horizon de dialogue s’est bloqué, ce qui a rendu le processus de transition fragile et plein d’obstacles et de défis ».

Hamdok, 65 ans, était Premier ministre du gouvernement de transition au Soudan depuis le 21 août 2019, quatre mois après le renversement de l’ex-président d’Omar el-Bechir.

Le 25 octobre 2021, il a été arrêté par des hommes armés au cours d’un coup d’État avant d’être réinstallé dans ses fonction un mois plus tard.

Sa démission intervient dans le sillage d’une nouvelle journée de manifestations qui secouent le pays depuis plus de deux mois et qui ont déjà fait une cinquantaine de morts et des centaines de blessés.

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