Des milliers de Soudanais sont descendus, mardi, dans les rues de la capitale soudanaise, Khartoum, et d'autres villes du pays, pour réclamer un gouvernement pleinement civil.

Les manifestants brandissaient des banderoles condamnant l’armée, ainsi que des photos des personnes décédées dans des manifestations contre la prise du pouvoir par l’armée le 25 octobre.
Cette nouvelle manifestation fait suite à la démission du Premier ministre de transition Abdallah Hamdok après deux ans au pouvoir.
Abdallah Hamdok a annoncé dimanche soir sa démission, moins de deux mois après être revenu au pouvoir dans le cadre d’un accord politique conclu avec les militaires et après le coup d’État du 25 octobre.
Ce dernier a reconnu, dans une allocution télévisée, que la collaboration entre les militaires et les civils n’avait pas permis d’assurer la transition et de jeter les bases d’un régime civil et de l’instauration de la démocratie.
Début novembre, l’ONU avaient accusé les militaires d’être responsables de plusieurs violations du droit international, affirmant que le coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhane contrevient aux droits humains, à la Constitution et aux autres accords provisoires validés après la révolution démocratique de 2019.
Au moins 56 personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis le putsch. Mais outre les morts et la coupure du téléphone et d’internet pour faire taire les revendications, les forces de sécurité sont également accusées d’avoir eu recours en décembre à un nouvel outil de répression : le viol d’au moins 13 manifestantes, selon l’ONU.
En dépit de cela, les militants ne comptent pas baisser les bras. Ils ont appellé à faire de 2022 “l’année de la poursuite de la résistance”, réclamant justice pour les dizaines de manifestants tués depuis le putsch, mais aussi pour les plus de 250 civils abattus lors de la “révolution” de 2019.

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