“La croissance ralentit dans un contexte qui voit les pays se débattre avec les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la hausse de l’inflation, des niveaux d’endettement sans précédent et une incertitude persistante”, écrit la directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI), Gita Gopinath, dans une nouvelle analyse.
Elle a rappelé que la croissance mondiale devrait s’établir à 4,4% cette année, soit un demi-point de pourcentage de moins que les dernières prévisions, “ce qui tient en grande partie à des révisions à la baisse appliquées aux États-Unis et à la Chine”.
“Estimant que les fortes pressions sur les prix devraient persister plus longtemps, nous avons revu à la hausse les prévisions d’inflation de 2022 pour les pays avancés ainsi que pour les pays émergents et les pays en développement”, a relevé l’ancienne économiste en chef de l’institution internationale, en anticipant que l’inflation devrait s’estomper en 2023.
Le FMI s’inquiète d’une “préoccupante divergence des perspectives” de reprise selon les pays, indiquant que plusieurs pays émergents et en développement devraient enregistrer des pertes de production considérables à moyen terme.
Globalement, les prévisions sont entourées d’une “forte incertitude et dans l’ensemble, les aléas tendent vers une révision à la baisse des perspectives”, indique-t-on.
“Si nous voulons surmonter les nombreuses difficultés auxquelles l’économie mondiale est confrontée, il est capital de mettre un terme à l’emprise de la pandémie”, insiste l’institution financière internationale.
Sur le plan financier, les politiques budgétaires et monétaires doivent être coordonnées en vue d’atteindre les objectifs économiques.
Sur le front de la dette, la DG adjointe du FMI relève qu’avec la hausse des taux d’intérêt, les pays à faible revenu, dont 60% présentent un risque élevé de surendettement ou sont déjà en situation de surendettement, éprouveront de plus en plus de difficultés à assurer le service de leur dette.
“Le cadre commun du G20 doit être repensé afin d’obtenir des résultats plus rapides sur le plan de la restructuration de la dette, et les créanciers du G20 et du secteur privé doivent suspendre les remboursements pendant les négociations de restructuration”, a-t-elle recommandé.