Burkina Faso: la période de transition fixée à trois ans avant des élections

La période de transition avant un retour à l'ordre constitutionnel, a été fixée à trois ans par des assises nationales.

A l’issue de plusieurs heures de travaux des assises nationales qui ont rassemblé lundi les forces vives du pays, une charte constitutionnelle de transition a été signée par le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

La charte stipule entre autres que la durée de la transition est fixée à 36 mois à compter de la date de l’investiture du président de la transition.

Elle stipule également que le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition.

Cette disposition s’applique également aux 25 membres du gouvernement de transition dont le Premier ministre est une personnalité civile.
La charte précise que les principales missions de la transition seront “de lutter contre le terrorisme, restaurer l’intégrité du territoire national” et en “assurer la sécurité”, et “apporter une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l’insécurité”. Elle devra également “renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption”.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a déjà prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel, sera investi ce mercredi par les assises.

Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président Kaboré qui n’a pas réussi à endiguer la violence djihadiste.

Outre le président et le gouvernement, les organes de la transition comprennent un “Conseil d’orientation et de suivi de la transition”, fixant “les grandes orientations de la politique de l’Etat”, et une “Assemblée législative de transition” composée de 75 membres, selon la charte.

En adoptant cette nouvelle charte, la junte au pouvoir espère obtenir la levée des sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a suspendu le Burkina Faso de l’organisation le 28 janvier, en raison du coup d’Etat.
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