L’ONU a lancé mercredi un plan pour le développement des systèmes d’alertes précoces en vue de réduire les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes, devenus de plus en plus fréquents et intenses en raison du changement climatique.

« Les extrêmes météorologiques, climatiques et hydrologiques deviennent de plus en plus fréquents et intenses en raison du changement climatique. Plus de personnes que jamais sont exposées à de multiples dangers », fait observer l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un message à l’occasion de la journée météorologique mondiale.

Pour l’agence de l’ONU pour la météorologie, « les prévisions basées sur l’impact de la météo et sur ce que les gens devraient faire sont essentielles pour sauver des vies et des moyens de subsistance ».

Pourtant, relève l’organisation, « une personne sur trois, soit le tiers de la population mondiale actuelle, n’est toujours pas suffisamment couverte par les systèmes d’alerte précoce. Et, trop souvent, les avertissements n’atteignent pas ceux qui en ont le plus besoin ».

En Afrique, ce sont 60% de la population qui ne sont pas couverts.

“Cette situation est inacceptable”, s’est insurgé Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la journée météorologique mondiale.

Dans une allocution en vidéo, le Secrétaire général des Nations Unies a annoncé une nouvelle initiative sur les alertes précoces considérées comme essentielles à l’adaptation au changement climatique.

D’ici cinq ans, l’ONU veut que chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte précoce.

“Le dérèglement climatique d’origine humaine cause aujourd’hui des dégâts dans toutes les régions du monde”, rappelle le patron de l’ONU.

“La moitié de l’humanité est déjà dans la zone de danger” et “la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront à mesure que le réchauffement de la planète s’accentuera”, prédit-il.

Le secrétaire général a donc demandé à l’Organisation météorologique mondiale de diriger cet effort et de présenter un plan d’action d’ici à la fin de l’année, à l’occasion de la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.

Le plan de couverture devrait coûter aux alentours de 1,5 milliard de dollars. De l’argent bien investi, selon l’organisation internationale, au regard des dégâts provoqués par les sécheresses, pluies torrentielles ou encore tornades, cyclones et autres ouragans.

Partout où ils existent ces systèmes d’alertes font la preuve de leur utilité, pour permettre aux autorités de mieux préparer les secours, de limiter éventuellement les dégâts et aux populations de se mettre à l’abri.

“Renforcer les capacités de prévision, c’est aider chacun et chacune à développer sa capacité d’action”, a souligné M. Guterres.

“Les systèmes d’alerte rapide sauvent des vies. Faisons en sorte que tous les pays en bénéficient”.

Pour Petteri Taalas, qui dirige l’OMM, ces systèmes offrent l’un des retours sur investissements les plus élevés de tous les projets d’adaptation aux bouleversements liés au réchauffement climatique.

Selon un communiqué de l’OMM, le nombre de catastrophes enregistrées a été multiplié par cinq entre 1970 et 2019, à cause du changement climatique, du nombre accru de phénomènes météorologiques extrêmes mais aussi de systèmes d’alerte plus efficaces.

“Grâce à de meilleures alertes, le nombre de vies perdues a été divisé pratiquement par trois au cours de la même période, en raison de prévisions météorologiques plus efficaces et d’une gestion active et coordonnée des catastrophes”, souligne le communiqué.

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