Gouvernement et rebelles au Yémen se sont accusés mutuellement mardi d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu, trois jours après l’entrée en vigueur d’une trêve de deux mois dans un pays ravagé par plus de sept ans d’une guerre dévastatrice.
“La trêve a été largement accueillie, mais elle est menacée par des violations commises par les Houthis, avec notamment des déploiements militaires, des mobilisations de troupes et de véhicules, des tirs d’artillerie et des attaques de drones”, a tweeté le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed ben Moubarak. ”
En vertu de cette nouvelle trêve, qui peut être renouvelée “avec le consentement” des belligérants, toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes doivent cesser, dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts selon l’ONU et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine.
En outre, elle permet l’entrée de 18 pétroliers dans les ports de la région stratégique de Hodeida (ouest) et l’accès de deux vols commerciaux à l’aéroport de la capitale Sanaa.
La coalition contrôle l’espace aérien et maritime du Yémen et seuls les vols de l’ONU sont autorisés à atterrir à Sanaa, un “blocus” dénoncé par les Houthis. Sanaa et les ports de Hodeida sont aux mains des Houthis. Les ports sont essentiels pour l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a appelé les Houthis à revenir à la table des négociations.
“Revenez en tant que groupe politique, au sein de la république, dans l’unité et la démocratie, et faites la paix pour notre peuple”, a-t-il dit dans des propos prononcés lors d’un iftar (repas du soir pendant le jeûne du ramadan) réunissant des responsables yéménites dans la capitale saoudienne Ryad.