L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé, jeudi, l’accès humanitaire à la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par les forces russes, en condamnant à nouveau les agressions contre le système de santé ukrainien, avec désormais 91 attaques confirmées.

“L’OMS a été capable de livrer du matériel permettant de sauver des vies à de nombreuses zones touchées, mais il est vrai que certaines restent très difficiles”, a reconnu le directeur de la branche européenne de l’OMS, Hans Kluge, lors d’une conférence de presse diffusée depuis Lviv dans l’ouest de l’Ukraine.

“Je pense que la priorité, clairement, est Marioupol (…), la situation humanitaire y est catastrophique selon les deux camps, et la ville est largement en ruine, avec une grande inquiétude sur le sort des civils de cette cité de plus de 400.000 habitants avant l’invasion russe”, a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé mercredi la Russie de bloquer l’accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les “milliers” de victimes. Jusqu’à présent, l’OMS “a pu livrer 185 tonnes de matériel médical aux zones les plus touchées du pays, permettant d’atteindre un demi-million de personnes”, selon Hans Kluge. L’OMS a également relevé à 91 son dernier bilan d’attaques confirmées contre le système de santé ukrainien (hôpitaux, ambulances, soignants…). “C’est clairement une violation du droit humanitaire international”, a déploré Hans Kluge.

L’organisation n’a pas directement attribué la responsabilité de ces attaques, soulignant “ne pas avoir de mandat” pour le faire. Le responsable onusien a exprimé son inquiétude pour la suite, alors que la Russie concentre désormais ses troupes dans l’est de l’Ukraine en vue d’une probable nouvelle offensive. L’OMS «envisage tous les scénarios», allant “de devoir continuer à traiter des victimes en masse» à «des attaques chimiques”, a-t-il affirmé. “Il n’y a pas d’assurance que la guerre ne va pas empirer”, a reconnu Hans Kluge.

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