La décision de la junte malienne de dénoncer les accords de défense avec Paris est «injustifié» a protesté mardi 3 mai le ministère français des Affaires étrangères, précisant que la France poursuivrait son retrait militaire «en bon ordre» comme prévu d’ici le mois d’août.
«Informée, le 2 mai, de la décision unilatérale des autorités de transition maliennes de dénoncer» ces accords, la France «considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane», souligne la porte-parole du Quai d’Orsay dans une déclaration écrite.
La junte au pouvoir au Mali a annoncé lundi soir rompre les accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France.
Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a invoqué «l’attitude unilatérale» de la France lorsqu’elle a suspendu en juin 2021 les opérations conjointes avec les forces maliennes, l’annonce en février — «encore sans aucune consultation de la partie malienne» — du retrait des forces Barkhane et Takuba, ainsi que les «multiples violations» de l’espace aérien par les appareils français malgré l’instauration d’une vaste zone d’interdiction aérienne au-dessus du territoire.
La semaine dernière, la junte avait, par ailleurs, accusé l’armée française d’«espionnage» et de «subversion» après la diffusion par l’état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi (centre), restituée en avril par la France, montrant selon lui des mercenaires russes en train d’enterrer des corps en vue de faire accuser la France de crimes de guerre. Paris a pour autant écarté toute répercussion sur le calendrier du délicat retrait en cours de Barkhane, annoncé en février et censé s’échelonner sur six mois.
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