Les travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech ont démarré, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.
Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.
Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques participent à cette conférence.
Ouvrant cette conférence, le ministre marocain des Affaires étrangères, a mis en avant les liens pernicieux entre terrorisme et séparatisme, y voyant “les deux faces d’une même médaille”.
“Le séparatisme et le terrorisme sont très souvent les deux faces d’une même médaille”, a-t-il souligné, mettant en garde contre « une tendance inquiétante qui s’est développée sans susciter l’attention nécessaire : le lien entre terrorisme et séparatisme ».
Il a soutenu que “la collusion contre la souveraineté et la stabilité des Etats, outre la convergence des moyens financiers, tactiques et opérationnels, créent une alliance objective entre les groupes terroristes et séparatistes”.
Cela a été confirmé par le nombre croissant d’individus passant des groupes séparatistes aux groupes terroristes et vice-versa, a fait remarquer le ministre, précisant que “ceux qui financent, abritent, soutiennent et arment le séparatisme contribuent en fait à la propagation du terrorisme et compromettent davantage la paix et la sécurité régionales”.
“Ne nous y trompons pas : encourager le séparatisme équivaut à une complicité avec le terrorisme”, a averti M. Bourita, lors de ce conclave, qui connait la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.
De son côté, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires politiques, Victoria Nulan, a indiqué que l’enjeu de cette conférence consiste à une sensibilisation et au lancement d’une mobilisation mondiale contre le fléau du terrorisme, qui s’est déplacé du Moyen-Orient vers l’Afrique, et en particulier dans les régions du Sahel.
« Nous nous sommes réunis avec un engagement commun pour assurer la défaite durable de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, sur tout le continent africain et dans le monde entier. Notre travail s’est étendu de la libération du territoire envahi par l’Etat islamique en Irak et en Syrie à l’identification des régions du monde qui sont des terrains fertiles pour les groupes terroristes et à la résolution des causes profondes », a-t-elle souligné.
Selon elle, cette réunion se consacrera à l’évaluation du travail que la Coalition et les membres individuels ont accompli au cours de l’année dernière en Irak et en Syrie, sur le continent africain et dans la région de l’Afghanistan et à l’identification des lacunes à combler.
Il a annoncé que son pays cherche à lever 700 millions de dollars pour des activités de stabilisation essentielles dans les communautés libérées du contrôle de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, 350 millions de dollars pour l’Irak et 350 millions de dollars pour la Syrie.
Au cours de la seule année écoulée, les États-Unis ont fourni plus de 45 millions de dollars d’aide à la stabilisation pour le nord-est de la Syrie et plus de 60 millions de dollars pour l’Irak, a rappelé la responsable américaine, appelant les autres donateurs à accroître également leur soutien.
« Nous reconnaissons également que le financement de stabilisation à lui seul est insuffisant pour aider les communautés à se reconstruire après le fléau de Daech. Et pour cette raison, les États-Unis ont l’intention dans les prochains jours de délivrer une licence générale pour faciliter l’investissement privé dans les zones non contrôlées par le régime de l’Etat islamique en Syrie afin de générer davantage de revenus pour aider ces communautés à se reconstruire et à se rétablir.
En même temps que nous empêchons la résurgence de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, nous devons rester vigilants face à la menace continue qu’il représente ailleurs dans le monde, notamment ici sur le continent africain, a-t-elle insisté.
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