Ces nouveaux noms de variants permettent de prendre acte de la réalité actuelle de la maladie. Alors que celle-ci s’est longtemps limitée à une dizaine de pays africains, la grande majorité des nouveaux cas ont été détectés cette année ailleurs dans le monde, en particulier aux Etats-Unis, en Europe et au Brésil.
Dans un communiqué, l’OMS indique par ailleurs mener un large processus consultatif en ligne pour changer le nom de la maladie, également jugé trompeur et discriminatoire, puisque le virus n’est pas lié uniquement aux singes mais a été mis en évidence chez de nombreux animaux et en particulier chez les rongeurs.
Pour ce qui est des variants, également appelés clades, ils étaient nommés jusqu’à présent d’après des régions ou des pays d’Afrique, avec la souche d’Afrique de l’Ouest et de celle du Bassin du Congo (Afrique centrale), la seconde étant bien plus meurtrière que sa cousine.
Début juin, une trentaine de scientifiques, pour beaucoup originaires d’Afrique, ont ainsi rédigé une tribune pour demander à changer ces noms, jugeant urgent de mettre en place “une nomenclature qui ne soit ni discriminatoire ni stigmatisante”.
Ils ont été entendus par l’OMS qui a réuni le 8 août des virologues et experts en santé publique afin de parvenir à un consensus sur une nouvelle terminologie.
“Un consensus a été atteint pour désigner l’ancien clade du Bassin du Congo (Afrique centrale) comme le clade un (I) et l’ancien clade d’Afrique de l’Ouest comme le clade deux (II)”, a indiqué l’OMS vendredi.
En outre, “il a été convenu que le clade II se compose de deux sous-clades. (…) Ainsi, la nouvelle convention de dénomination comprend le clade I, le clade IIa et le clade IIb, ce dernier se référant principalement au groupe de variants qui circulent largement dans l’épidémie mondiale de 2022”, a ajouté l’OMS.
Les nouveaux noms des clades entrent en vigueur immédiatement.
Le nom de la maladie – variole du singe – est l’héritage des conditions de découverte de la maladie, dans les années 1950: des chercheurs danois l’avaient découverte chez des singes de leur laboratoire.
Dans le monde, plus de 31.665 cas et 12 décès ont été signalés, selon l’OMS qui a déclenché fin juillet son plus haut niveau d’alerte afin de renforcer la lutte contre la maladie.