Le siège diplomatique de la République dominicaine, qui partage l’île d’Hispaniola avec Haïti, a déclaré dans un bref communiqué jeudi qu’il fermait ses “portes au public jusqu’à nouvel ordre” en raison de la “détérioration de la situation sécuritaire” dans le pays voisin.
“Nos lignes téléphoniques et nos réseaux sociaux resteront ouverts”, a ajouté la délégation dominicaine à Port-au-Prince. L’ambassade du Canada a également annoncé sa fermeture à partir de jeudi. Celle du Mexique a indiqué mardi qu’elle resterait fermée “jusqu’à nouvel ordre”, tandis que l’ambassade d’Espagne a pris des mesures similaires mercredi.
Les grandes villes d’Haïti sont paralysées par des manifestations en réaction à la levée des aides gouvernementales sur le carburant, dans un pays frappé par une extrême pauvreté. De nombreuses routes sont bloquées, les transports publics arrêtés et de nombreux commerces et entreprises fermés par crainte de pillage.
Dimanche, affirmant que l’Etat n’avait pas les fonds nécessaires pour continuer les subventions gouvernementales, le Premier ministre Ariel Henry a annoncé que les prix de l’essence et autres carburants allaient fortement augmenter. Les prix du diesel et du kérosène vont presque doubler, passant d’environ 350 gourdes (2,9 euros) à près de 670 gourdes (5,5 euros).
“Le financement pour continuer l’importation des produits pétroliers s’élève à 9 milliards de gourdes par mois, soit deux fois plus que la masse salariale mensuelle de l’Etat”, a justifié le ministère de la Communication sur Twitter.
L’annonce avait déclenché la colère d’une population déjà éprouvée par l’insécurité et la pauvreté, qui dépend du carburant pour les transports, mais aussi pour l’électricité ou la cuisine.