La restructuration de la dette ne peut pas attendre que les taux d’intérêt baissent ou qu’une récession mondiale s’installe, a mis en garde le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans un rapport publié mardi, précisant qu’au total, 54 économies en développement représentant plus de la moitié des populations les plus pauvres du monde ont besoin d’un allègement urgent de leur dette en raison des crises mondiales en cascade.
Le PNUD estime que rester dans l’inaction comporte des risques considérables, relevant que si ces pays n’ont pas accès à une restructuration efficace de leur dette, la pauvreté augmentera et les investissements désespérément nécessaires à l’adaptation au climat et à l’atténuation de ses effets ne se produiront pas, d’autant plus que les pays touchés sont parmi les plus vulnérables au changement climatique dans le monde.
Le document met en évidence les effets d’entraînement des réponses des gouvernements à la récente crise économique et met en garde contre les répercussions potentielles. Dans ce contexte défavorable, l’agence onusienne présente un certain nombre de mesures politiques de restructuration de la dette qui pourraient contribuer à mettre un terme à la crise de la dette.
Les conditions du marché évoluent rapidement, car une contraction fiscale et monétaire synchronisée ainsi qu’une faible croissance alimentent la volatilité dans le monde entier, indique le rapport, notant que 19 économies en développement paient désormais plus de 10 points de pourcentage au-dessus des obligations du Trésor américain pour emprunter des fonds sur les marchés des capitaux, ce qui les exclut effectivement du marché. Les détenteurs de nombreuses obligations d’économies en développement les voient s’échanger avec de fortes décotes, entre 40 et 60 centimes par dollar, selon la même source.
“Les 54 pays qui connaissent de graves problèmes d’endettement sont composés de plus de la moitié des populations les plus pauvres du monde. Pourtant, ils ne représentent guère plus de 3% de l’économie mondiale”, a indiqué l’administrateur du PNUD, Achim Steiner, notant que l’allègement de la dette “ne serait qu’une petite pilule à avaler pour les pays riches, et le coût de l’inaction est terrible pour les populations les plus pauvres dans le monde”.
“Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter l’erreur qui consiste à fournir un allègement trop faible, trop tard, dans la gestion du fardeau de la dette des économies en développement”, a-t-il prévenu.