Dans son discours de politique générale devant les députés, qui doivent voter dans la soirée la confiance à son gouvernement, un vote acquis en raison de la majorité absolue dont sa coalition dispose, Mme Meloni a assuré que l’Italie fait “pleinement partie de l’Europe et du monde occidental”.
“L’Italie va respecter les règles” européennes, a également assuré Mme Meloni, même si Rome veut aussi “contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas”, a-t elle déclaré, estimant que l’UE est “une maison commune pour affronter les défis que les Etats membres peuvent difficilement affronter seuls”.
Par ailleurs, la nouvelle cheffe du gouvernement italien a souligné que son gouvernement entendait “arrêter les départs illégaux” de migrants d’Afrique vers la péninsule et “briser le trafic d’êtres humains” en Méditerranée.
Le discours de Mme Meloni, première femme cheffe de gouvernement de l’Histoire italienne qui a pris ses fonctions dimanche, sera suivi d’un vote de confiance, mardi soir à la Chambre des députés et mercredi au Sénat.
Son allié et vice-Premier ministre Matteo Salvini, chef de la Ligue, a tracé dans une série de tweets, lundi soir, un programme prévoyant une réforme des retraites, d’importantes aides aux ménages et aux entreprises, un taux d’imposition unique de 15% et la construction d’un pont controversé au coût faramineux entre la Sicile et la Botte italienne.
Ces promesses faisaient partie du programme électoral de la coalition de droite, qui comprend aussi Forza Italia de Silvio Berlusconi, mais Mme Meloni a multiplié ces dernières semaines les déclarations invitant à la prudence dans les dépenses.
Giorgia Meloni, qui succède à Mario Draghi, est assurée de remporter la confiance puisque sa coalition dispose de la majorité absolue dans les deux chambres.
Paradoxalement, alors que son parti avait campé dans une opposition frontale au gouvernement de Mario Draghi, son programme devrait s’inscrire dans la continuité de celui de l’ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), au moins dans le domaine économique, selon la presse italienne.
Elle a en effet confié le portefeuille crucial de l’Economie à un ex-ministre de M. Draghi, Giancarlo Giorgetti, représentant de l’aile modérée de la Ligue.
Sa démarche vise à rassurer aussi bien les marchés que Bruxelles et les partenaires européens de la troisième économie de la zone euro, dont la croissance dépend des près de 200 milliards d’euros de subventions et de prêts accordés par l’Union européenne dans le cadre de son fonds de relance post-pandémie.
Ces fonds dépendent d’une série de réformes, allant de la justice à la numérisation de l’administration publique, qui doivent être mises en oeuvre d’ici à 2026.
Les nombreux défis qui attendent son gouvernement sont essentiellement économiques, notamment l’inflation et la dette publique.
L’inflation a augmenté de 8,9% sur un an en septembre et l’Italie a été particulièrement touchée par la crise énergétique en raison de sa dépendance aux importations de gaz russe.